30 ans après son dernier récital dans cette mythique salle parisienne, Charles Aznavour revient dès le 7 septembre à l'Olympia. Pendant un mois, l'artiste de 87 ans interprètera les nouvelles chansons de son album Aznavour Toujours et quelques-uns de ses plus grands standards, qui en font l'artiste français le plus écouté et apprécié au monde... N'en déplaise à David Guetta !
À l'occasion de ce retour, Charles Aznavour était invité partout, et partout il nous a régalés de ses anecdotes croustillantes sur sa carrière, de sa détermination à travailler encore et toujours, de son énergie quasi-intacte à exercer son métier. Ce mardi 5 septembre dans le Parisien, confessant un "pourcentage de mémoire qui n'est plus là", Charles chantera avec un prompteur : "Je n'ai pas l'intention de faire croire au public que je connais tout par coeur."
Puisque que le chanteur répond à toutes les questions, Le Parisien évoque le délicat sujet de l'argent et souligne le prix élevé des places. Il faut débourser entre 75 et 200 euros pour voir Aznavour sur scène, l'artiste répond : "Notre métier coûte cher. Je peux venir sur scène avec un seul pianiste, mais là j'ai beaucoup de musiciens. Tout augmente. La France voudrait que tout soit gratuit. Eh bien non ! Les gens ne travaillent pas gratuitement, les artistes non plus. Et ce n'est pas vrai qu'ils font des fortunes."
À l'instar de Jamel Debbouze, Charles Aznavour a fait savoir qu'il était prêt à participer à l'effort financier pour aider à réduire le déficit budgétaire de la France. Le Parisien revient alors sur une évasion fiscale, pour laquelle l'artiste avait été condamné à une amende de 10 millions de francs et dix mois de prison avec sursis, en 1977. "On dit que je gagnerais de l'argent en France et que je l'emporterais ailleurs. Faux ! Je n'ai jamais monté une affaire à l'étranger : mes éditions sont en France, je travaille avec des musiciens français (...) J'ai avoué à une époque que j'avais triché. J'avais acheté un bateau que j'ai mis au nom de mon beau-frère suédois pour avoir un pavillon étranger. J'aurais pu ne payer qu'une amende. Mais le gouvernement de Giscard d'Estaing s'est emparé de cela (...) Longtemps j'ai fermé ma gueule, maintenant je l'ouvre parce qu'on continue à m'attaquer alors que je suis le seul à défendre la chanson française dans le monde. Et jamais on ne m'a dit merci !"
Attention, le grand Charles peut encore hausser le ton... En plus de cet album et de cette résidence d'un mois à l'Olympia où Eddy Mitchell vient de faire ses adieux à la scène, Charles Aznavour a publié un nouveau livre intitulé D'Une porte l'autre, aux éditions Don Quichotte. Un livre pour lequel il vient de recevoir le prix de l'"Éternelle jeunesse" à la Forêt des Livres, une manifestation organisée à l'ombre des platanes du tout petit village de Chanceaux-près-Loches, en Indre-et-Loire.