Charlotte Valandrey a pris la direction du paradis le 13 juillet dernier : "Le 14 juin dernier, Charlotte a dû être opérée en urgence pour remplacer son 'coeur d'occasion' comme elle l'appelait mais cette nouvelle greffe n'a pas pris, ce troisième coeur n'a pas vécu, expliquaient ses proches dans un communiqué transmis à l'AFP. Après un dernier combat d'un mois où les heures ont duré des siècles, où pour s'exprimer Charlotte a cligné des yeux et écrit quelques mots sur une ardoise, elle s'est endormie dans un sourire en serrant la main de son père Jean-Pierre, de sa fille Tara et de soeur Aude." A 53 ans, Charlotte Valandrey s'en est allée paisiblement, après une vie à batailler pour la sienne.
Dans les années 2000, la trithérapie administrée à Charlotte Valandrey pour lutter contre le VIH abîme son coeur. Après deux infarctus, la comédienne apprend qu'elle doit vite recevoir un greffon pour avoir une chance de survivre. Cette chance, elle l'obtient. Elle n'a pas le choix : "Elle ne pesait plus que 35 kilos" écrit Gala. Opérée avec succès, Charlotte Valandrey commence sa nouvelle vie, reconnaissante. Mais la convalescence et les années qui suivent sont bien plus compliquées que prévu.
On ne sort pas d'une greffe comme d'une banale opération de chirurgie. Le corps a besoin d'un gros coup de pouce pour que tout fonctionne correctement, ou du moins, du mieux possible : "Elle a dû se familiariser avec ces 23 énormes pilules à avaler à heures précises et sans jour off, apprend-on. Avec ce corps qui, tout à coup, se déformait au point qu'elle disait ne plus oser dévoiler ses bras ou ses jambes, si décharnés, ne pas savoir quoi faire de son buste qui s'amplifiait."
Ces changements physiques, Charlotte Valandrey en a souffert, qui plus est en exerçant un métier où l'apparence physique va de paire avec le travail : "En tant que femme, déjà, ce n'est pas facile. Quand on est comédienne, c'est encore plus compliqué. Surtout dans une société qui glorifie l'image, l'apparence. Encore aujourd'hui, dans une soirée, même s'il fait très chaud, j'aurai un peu de mal à enlever mon gilet. Le regard des autres peut être terrible." Voir son corps se transformer a eu un effet dévastateur pour Charlotte Valandrey : "J'ai tenu, je suis allée de l'avant mais comme je n'avais pas une grande estime de moi-même, il y a eu un moment, c'est vrai, où j'ai eu envie d'arrêter. De tout arrêter." Une épreuve difficile qu'elle était de nouveau prête à surmonter, qu'importe le reste.