Laissant le monde du rock sous le choc, Chester Bennington s'est suicidé par pendaison, jeudi 20 juillet 2017. Il avait 41 ans. Le leader de Linkin Park luttait depuis des années contre ses démons, entre des addictions aux drogues et à l'alcool et le traumatisme d'une agression sexuelle qu'il avait subie étant plus jeune. Père de six enfants, marié depuis 12 ans à la belle Talinda Ann Bentley, Chester semblait avoir donné un véritable sens à sa vie, laissant les horreurs du passé derrière lui. C'est justement de cela dont il est question dans ce qui semble être la dernière interview du chanteur américain.
Se confiant à Will Lavin, un journaliste qui travaille notamment pour Gigwise ou Clash, il faisait allusion à ses fantômes. "J'étais arrivé à un point de ma vie où j'étais genre : 'Je peux juste abandonner et mourir, ou je peux me battre pour ce que je veux.' Et j'ai choisi de me battre pour ce que je voulais. Je voulais avoir de bonnes relations. Je voulais aimer les gens dans ma vie. Je voulais apprécier mon travail. Je voulais profiter d'être père et avoir des amis, me lever le matin", déclarait le rockeur en mai.
À l'époque, il assurait que One More Light, le dernier opus studio de Linkin Park, l'avait aidé à sortir des "heures les plus sombres" de sa vie, qu'il était "personnel" et que l'écrire et le composer avait été "très thérapeutique". "C'est dur, tu sais, disait-il en parlant de ses démons. Je ne vais pas questionner ou l'analyser de quelque manière que ce soit parce que ça va me ramener à mon comportement d'avant, quand j'essayais de tout contrôler."
"En ce qui me concerne, quand nous avons commencé à travailler sur cet album, je sortais de la plus sombre période de ma vie", expliquait Bennington, s'épanchant sur son malheur et la vision pessimiste qu'il avait de lui et tout ce qui l'entourait à l'époque. S'épancher sur son propre combat dans les textes de ses nouvelles chansons lui a fait un bien fou. "Pour moi, ça a été beaucoup de travail. Ça m'a appris à m'ouvrir, parler à mes amis de cela et d'écrire dessus, c'était comme aller en thérapie et combattre mes démons", affirmait-il.
De son côté, Will Lavin a posté un bel hommage sur sa page Instagram, évoquant justement cette fameuse rencontre. "Ce pourrait être un cliché, mais vous ne savez vraiment pas ce qui se passe dans la tête d'une personne. Ayant lutté contre ses démons pendant des années, Chester Bennington semblait avoir réussi à réprimer l'obscurité qui tourmentait son âme", croit savoir Lanvin, pour qui Chester "semblait être de bonne humeur et parti pour vivre une longue et heureuse vie". Lanvin explique que Bennington s'imposait une hygiène de vie irréprochable, se tournant vers le sport pour contrer ses addictions, et citant également un "mec incroyablement humble" qui est passé d'une "âme torturée" à quelqu'un de bourré d'espoir. Les deux hommes avaient même commencé à tisser des liens d'amitié, selon Will.