La mort de Christophe Dominici, survenue le 24 novembre 2020, suscite toujours une vive émotion. Sa veuve s'exprime pour la première fois sur le décès de son mari. S'était-il renfermé, comme les commerçants de son quartier l'avaient constaté ? Loretta Denaro n'y croit pas, mais reconnaît que l'ancien rugbyman avait été "détruit" par l'échec d'un projet.
C'est avec Paris Match que Loretta Denaro s'est entretenue concernant Christophe Dominici. Après être revenue sur leur première rencontre, dans le métro, Loretta raconte les derniers jours de son défunt mari. "Depuis sa mort, les médias décrivent un homme désespéré, mais il était enthousiaste, malicieux et généreux. C'est cela dont je voudrais que les gens se souviennent", explique-t-elle, avant de reconnaître : "L'échec du projet de relance de Béziers l'a détruit."
Il n'a pas dormi pendant quinze jours, il était dévasté.
"Lire toutes les critiques, ça l'a beaucoup affecté, il s'est senti isolé, abandonné... Quand son projet a été écarté, il n'a pas dormi pendant quinze jours, il était dévasté, précise Loretta Denaro. Mais pas au point de commettre un geste désespéré. Ce n'est pas possible, il avait trop de vie en lui pour faire ça, non, c'est impossible ! Je pense que ce n'était pas lui. Ce n'était pas lui, tout allait bien. Les travaux de notre en maison en construction à Sèvres avançaient, on avait plein de projets, les filles allaient bien. C'est impensable ! Impensable..."
Dominici s'était associé à des investisseurs émiratis pour racheter le club de rugby de Béziers, évoluant en Pro D2. Son projet avait finalement été écarté au profit d'un autre, jugé plus "concret" par la direction du club. "Je veux rétablir la vérité dans cette histoire où nous avons été traités comme des moins que rien. Nous avons appris la fin des discussions par l'AFP. C'est un manque évident de respect et d'élégance", avait déploré l'ancien international français.
Loretta Denaro ajoute et conclue : "Quand il est parti ce matin là, il n'a fait aucun geste étrange, il ne m'a lancé aucun regard particulier, il n'a pas plus embrassé ses filles que d'habitude. Je ne comprends pas, je ne comprends pas. Il voulait protéger tout le monde, ses parents surtout, mais moi, j'étais toujours là, je voyais ses peines, je connaissais tout. C'est impossible, impossible. Maintenant, je veux me battre pour sa mémoire, pour que son nom ne soit pas oublié. Je veux que les gens sachent quel homme formidable il était. Pour moi, maintenant, il est partout, il est dans l'air que je respire." Elle a honoré la mémoire de son mari ce mercredi 2 décembre, en assistant à une cérémonie religieuse en hommage au défunt à Boulogne-Billancourt.
Retrouvez le témoignage de Loretta Denaro dans Paris Match n°3735, en kiosque ce vendredi 3 décembre 2020.