À bientôt 90 ans, Claude Sarraute n'a rien perdu de son franc-parler. En promotion pour son dernier livre Encore un instant, consacré au quatrième âge, l'écrivaine française a confié ses craintes aux journalistes du magazine Voici, en kiosques ce 31 mars.
L'ex-chroniqueuse des Grosses Têtes, l'émission de Philippe Bouvard puis Laurent Ruquier, a expliqué avoir "bien plus peur de se retrouver en fauteuil roulant que de porter des couches". Après une vie aussi remplie que la sienne, difficile de vieillir en toute sérénité. Celle qui confiait il y a quelques semaines avoir déjà pensé au suicide, est membre d'honneur d'une association qui milite pour le droit de mourir dans la dignité. Elle ne cache pas y avoir déjà fait appel.
"Je l'ai fait une fois, un jour où j'en avais ras-le-bol. Je suis tombée sur le répondeur, ils disaient de rappeler le lendemain. Je n'avais pas réalisé qu'on était dimanche. Et le lundi, je n'ai pas retéléphoné. Mais je le ferai, c'est sûr... Mais tu sais qu'à l'association, ils me croient déjà morte. Récemment, ils ont fait un hommage à tous ceux qui les ont aidé avant de partir... et il y avait mon nom", s'est-elle souvenue.
Mais la vieillesse n'est pas qu'un naufrage pour Claude, qui a fini par trouver une relative sérénité dans sa relation avec la nourriture à ses 75 ans, après s'être affamée toute pour garder la ligne. "Je me suis privée de bouffe toute ma vie, j'ai pris des diurétiques, des coupes-faim... Quand je me suis réalimentée normalement, ça faisait quarante ans que je n'avais pas bouffé un bout de fromage. Quelle connerie !", a-t-elle balancé.
En revanche, celle qui se qualifie volontiers de "très mauvaise-mère" ne regrette pas d'avoir eu recours à la chirurgie esthétique, si ce n'est peut-être d'avoir fait son premier lifting à 45 ans, ce qu'elle juge "trop tôt", avec le recul. Toujours attentive au moindre détail, la fille de Nathalie Sarraute reconnaît que ce n'était pas du goût de sa très féministe maman.
"Elle détestait ma coquetterie, mes minauderies avec les hommes. Elle me trouvait mignonne, ce qui n'était pas forcément un compliment", a-t-elle reconnu. Un choix de vie qui lui a tout de même permis de se mettre à l'abri du besoin. Dans son livre, elle se qualifie elle-même de "vieille pute", et ne cache pas que ce n'est pas son salaire au Monde qui a pu lui payer son bel appartement parisien et sa maison en Bretagne.
J'ai fait 'boutique mon cul', ça rapportait plus...
"J'ai fait 'boutique mon cul', ça rapportait plus que 'boutique ma tête'. L'amour a été un hobby. J'ai été mariée trois fois et eu pas mal d'enfants", a rappelé la maman de Nicolas Revel (né de son troisième mariage avec l'académicien Jean-Francois Revel) et Martin Tzara (qu'elle partage avec son deuxième mari Christophe Tzara). Rappelons que Claude a aussi été mariée en premières noces au journaliste Stanley Karnow.
Coline Chavaroche