Purepeople : Pourquoi avoir choisi une reprise pour ton grand retour, et pourquoi une chanson de Gilbert Montagné ?
Clémence : Ca s'est fait hyper spontanément. Je n'avais pas du tout décidé de revenir avec une reprise, j'ai même commencé à composer et écrire mes propres chansons. Mais Les sunlights des tropiques de Gilbert Montagné, je la connais par coeur. Je n'ai même pas eu besoin de la répéter. On m'avait demandé, pour une fête, de jouer des titres au piano que tout le monde connaît et en imaginant une version mélancolique, j'en suis tombée amoureuse. D'ailleurs, Gilbert a beaucoup aimé, il me l'a dit et j'étais hyper flattée !
Qu'est-ce que tu as fait depuis l'année 2008, qui correspond à la sortie de ton album "Mes jours" ?
J'ai commencé très jeune. J'avais 12 ans quand j'ai rencontré Johnny Hallyday pour la première fois. Donc j'ai eu besoin de prendre un peu de recul pour me retrouver. J'avais besoin de faire le point. J'ai pris du temps pour moi, j'ai vécu à Londres, j'ai toujours chanté, écrit et j'ai pu réfléchir à ce que je voulais faire. Quand je me suis sentie prête, j'ai pu reprendre activement la musique. Pendant 8 ans, je me suis produite dans des endroits super, en m'accompagnant au piano, c'était vraiment une bonne expérience.
Est-ce qu'on te reconnaît toujours dans la rue ?
Oui ! On me reconnaît toujours, c'est fou, je suis hyper contente. Ca veut dire que je n'ai pas trop changé malgré le temps qui passe. J'étais une petite fille, après une ado, mais on me reconnaît et c'est hyper flatteur. Et les gens sont hyper sympas. Ils m'appellent, ils me disent "Ha c'est toi qui chantait avec Johnny, t'es Clémence". Ils se souviennent de mon prénom, c'est adorable.
Comment est-ce que tu t'étais retrouvée face à Johnny Hallyday pour On a tous besoin d'amour ?
Mon père, Saint-Preux, a composé la chanson. On ne savait pas pour qui elle était destinée. Moi j'avais dix ou onze ans et je disais que je voulais être chanteuse. Il préférait qu'on attende que je sois grande, pour être sûr que ça ne soit pas un désir de petite fille. Mais je lui ai cassé la tête, alors il m'a laissée venir au studio pour enregistrer une maquette. Pour me faire plaisir. Puis il m'a écouté, il m'a regardé et il m'a dit : "Ok, je te prends au sérieux maintenant." La maquette a traîné et quand Johnny l'a entendue, il a demandé qui était la petite fille qui chantait. Il voulait faire le duo avec moi.
Quel souvenir gardes-tu de cette époque ?
Quand tu as 12 ans, que tu veux devenir chanteuse et que Johnny te choisis, tu commences la vie en te disant que tout est possible. J'étais très sûre de moi à l'époque, j'avais beaucoup d'aplomb, donc je n'ai pas ressenti de gêne. Le tournage du clip s'était hyper bien passé, il était adorable. On a beaucoup rigolé, c'était comme si on s'était toujours connu.
Tu avais gardé contact avec Johnny ?
Bien sûr ! On s'est revu plein de fois. J'étais jeune donc on ne s'écrivait pas directement mais on s'est recroisé lors de plusieurs occasions.
Comment as-tu vécu sa disparition ?
J'ai eu énormément de peine. C'était une partie de ma vie qui s'envolait. Ca m'a fait quelque chose de bizarre.
Ca t'as fait quoi de connaître, si jeune, tant de succès ?
Je l'ai très bien vécu. Je ne suis pas déformée par l'alcool ou la drogue, j'ai été très bien entourée. Mais c'est vrai que quand tu commences très jeune, je pense qu'il faut forcément passer par une phase où tu prends du temps pour toi pour te recentrer et rattraper des choses que tu n'as pas faite avant. J'ai fait beaucoup de scènes, j'ai enregistré en studio... j'adorais ça mais j'ai commencé à travaillé très jeune donc ce n'était pas toujours évident. Mais je ne changerais rien. J'ai été très bien entourée par mes parents et mes trois grandes soeurs. J'ai grandi en étant pleine d'amour, la tête sur les épaules...
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com