Nouveau rebondissement dans l'affaire Noos, et nouvelle conséquence directe de l'implication avérée d'Iñaki Urdangarin, gendre du roi Juan Carlos Ier, dans ce scandale de détournement de fonds, l'infante Cristina d'Espagne et sa famille rentrent en Espagne, après trois années passées à Washington.
L'ancien international de handball, longuement entendu en février dernier par le juge José Castro en charge de l'instruction à Palma de Majorque et sous le coup de quatre chefs d'accusation dans le dossier dit de la Palma Arena, a demandé un "congé temporaire" à la firme de télécommunications Telefonica qui l'emploie depuis 2009, et a décidé de revenir dans sa ville natale de Barcelone, où il s'installera dans la banlieue de Padralbes avec la princesse et leurs quatre enfants (Juan Valentin, Miguel, Pablo et Irene). Un déménagement confirmé par la Maison royale, via un porte-parole du palais de la Zarzuela.
Dans le communiqué envoyé à l'agence de presse espagnole Efe depuis la capitale fédérale des Etats-Unis, Iñaki Urdangarin justifie cette demande de mise en suspens de son contrat au regard de "la possibilité de l'ouverture d'une procédure judiciaire qui pourrait avoir une incidence négative pour le groupe", mais sans renoncer à d'éventuelles "nouvelles activités" au sein de l'entreprise dans l'avenir. Conscient des difficultés qu'il risque de rencontrer avec la phase critique de résolution de l'affaire Noos, révélée à l'automne 2011 dans les médias espagnols, Iñaki Urdangarin avait au préalable communiqué sa décision au roi Juan Carlos Ier, qui l'avait en décembre 2011 écarté des activités officielles de la famille royale et avait publiquement condamné son comportement.
Ce déménagement de Washington à Barcelone n'impactera pas trop durement la carrière de l'infante Cristina, qui continuera à travailler pour la fondation du groupe bancaire La Caixa - cet été, elle était d'ailleurs rentrée pour accompagner des actions de la fondation. Quant à leurs enfants, ils pourront plus aisément partir en vacances à Majorque, au palais Marivent, avec leur grand-mère la reine Sofia.
Pour rappel, Iñaki Urdangarin était parti s'installer à Washington en 2009 pour le compte de Telefonica sur l'avis de son beau-père le roi. Comme l'enquête du scandale Noos l'a révélé, le monarque avait peu ou prou eu connaissance, à un moment donné, des agissements frauduleux dont Iñaki Urdangarin va devoir répondre concernant la présidence de l'Instituto Noos, une société en théorie à but non lucratif qu'il dirigea entre 2004 et 2006, chargée notamment de la mise sur pied d'un grand congrès dédié au tourisme à Majorque, et dont le souverain aurait à l'époque intimé à son gendre de démissionner.
En décembre dernier, suite à des perquisitions à l'Instituto Noos, le bureau espagnol anticorruption avérait les présomptions de détournements de fonds, privés et publics, à hauteur de 5,8 millions d'euros (prestations fictives, factures gonflées...) et identifiait des versements suspects sur des comptes hébergés par des paradis fiscaux (Belize, Grande-Bretagne). La tempête approche...