Mercredi 20 avril sortira le premier film réalisé par Daniel Auteuil, La Fille du Puisatier. L'acteur s'est totalement approprié l'oeuvre de Marcel Pagnol, initialement portée à l'écran en 1940 avec dans les rôles principaux Raimu et Fernandel. L'occasion pour l'acteur et désormais réalisateur de revenir sur cette aventure, véritable introspection, lors d'une interview donné au magazine Version Femina...
Son passage derrière la caméra
Alors qu'il avait toujours réfuté l'idée de devenir réalisateur, Daniel Auteuil s'est pourtant contredit avec La Fille du Puisatier. Une évidence selon lui : "Ce texte est arrivé et son histoire, les personnages, le lieu, tout me plaisait. Effectivement, quant il s'est agi de choisir le metteur en scène et qu'on m'a demandé à qui je pensais, j'ai dit "moi" parce que je n'ai voulu laisser à personne le soin de raconter cette histoire qui, tout à coup, devenait personnelle."
La faute à un Marcel Pagnol qui se voulait être "une suite logique", "une rencontre avec un auteur". Dès lors, Daniel Auteuil s'est accaparé l'oeuvre de l'auteur provençal et a pris à bras le corps ce projet. "Je me suis préparé d'abord en me promenant dans cette Provence que je connais très bien et en retrouvant les endroits qui correspondaient le mieux à la description que Pagnol en faisait", explique le novice de 61 ans.
Le casting
Pour son film, Daniel Auteuil s'est entouré d'un casting de choix. Toute l'équipe était d'ailleurs présente pour l'émission Vivement Dimanche que lui consacrait Michel Drucker ce dimanche 17 avril. Premier choix pour le réalisateur, le rôle principal. Et une personne s'imposait d'emblée, lui-même ! "Jouer, ce n'était pas un souci. Je me disais que s'il y en avait un qui ne devait pas me poser de problèmes en tant qu'acteur, c'était moi. Donc, j'avais un souci de moins, tout en ne faisant pas le malin car le rôle était quand même balèze et qu'il fallait assurer."
Puis, Daniel Auteuil a choisi minutieusement ses acteurs pour des raisons bien précises, même s'il avoue avoir "rêvé de visages". Kad a été choisi "pour son immédiate gentillesse, sa bonté, son sourire", Nicolas Duvauchelle pour "son côté petit voyou", Sabine Azéma et Jean-Pierre Darroussin car "ils savent apporter l'humanité nécessaire", Marie-Anne Chazel pour la "vraie faternité" qui existe entre eux. Quant à Astrid Bergès-Frisbey, que l'on retrouvera dans Pirates des Caraïbes 4, Daniel Auteuil ne tarit pas d'éloges sur une actrice à qui il prédit un avenir plein de réussite, "capable de nous faire croire en dix secondes qu'elle n'a jamais vu un garçon, que c'est la première fois qu'elle monte sur une moto et qu'elle va avoir un enfant de ces dix minutes passées sur la moto".
Sur le métier de réalisateur
Pour Daniel Auteuil, passer derrière la caméra semble avoir été une véritable révélation. L'acteur confesse en avoir appris autant sur lui que sur le métier. "J'ai pu vérifier que les qualités d'intégrité et de rigueur de certains grands réalisateurs avec qui j'avais travaillé étaient la clé pour la mise en scène", avoue-t-il, avant d'ajouter : "J'ai découvert le goût de fabriquer des images et le goût de filmer le visage des acteurs. Cela m'a passionné."
Le réalisateur en herbe s'est ainsi appuyé sur son équipe technique, et sur les décors naturels de la Provence : "Ce qui m'a aidé, c'est la nature, c'est le vent. Il y a des trucs organiques, miraculeux qui sont arrivés."
Sur lui-même, père de famille
Daniel Auteuil reconnaît avoir beaucoup appris sur lui-même, et notamment "cette force de l'obsession", un trait de caractère qu'il ne pensait pas avoir. Mais c'est surtout son fils, Zachary, petit dernier et premier garçon de l'acteur né il y a un peu plus d'un an maintenant, et qui joue le rôle du fils de Daniel Auteuil dans le film, qui lui a donné une certaine force : "Peut-être que le film est aussi lié à ça. D'abord, avoir un enfant à mon âge, ça donne une pêche, une force, c'est un miracle de la vie." Et le fait que ce soit un petit garçon prend une saveur toute particulière : "Ça aurait été une fille, je l'aurais aimée tout autant, j'adore mes filles et ma petite-fille. Mais en Provence, c'est vrai que ça a une signification particulière, un garçon. Je ne suis pas macho, mais c'est le clin d'oeil de la vie quand même. Je suis très content."
S'il a depuis retrouvé le chemin des tournages en tant que simple acteur avec un peu de difficulté au début, Daniel Auteuil reste secret quant à son avenir de réalisateur. Il avoue cependant que d'ici fin avril, il en dira un peu plus sur ses futurs projets...
L'intégralité de l'entretien est à retrouver dans le magazine Femina du dimanche 17 avril 2011.