Animatrice depuis plus de vingt ans, la carrière de Daphné Bürki est loin d'être un long fleuve tranquille. Si Harry Roselmack anime par exemple le magazine Sept à Huit depuis dix-huit ans, ou que Cyril Hanouna incarne Touche pas à mon poste depuis quatorze ans, Daphné Bürki, elle, ne peut pas se targuer d'être restée très longtemps à l'animation d'un même programme. Après avoir débuté comme chroniqueuse de Nous ne sommes pas des anges de Maïtena Biraben, elle l'a quittée pour Bruce Toussaint, et sa matinale, pendant trois saisons là-encore. Elle le suit sur L'édition spéciale, pendant quatre saisons, puis enfin sur Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, sur une courte année.
En parallèle, elle fait ses armes en tant qu'animatrice, et anime pendant un an le magazine 26 minutes de célébrité. En 2011, elle rejoint le service public, où elle se voit confier les rênes des Maternelles, succédant ainsi à Maïtena Biraben, Karine Le Marchand et Elizabeth Tchoungui. Mais là encore, elle n'y reste qu'un an, tout comme à C à vous, où elle est le joker d'Alessandra Sublet sur une saison seulement. Elle choisit de revenir à ses premières amours, et retrouve Canal+, pour co-animer Le Grand Journal avec Michel Denisot... sur une saison seulement. Elle anime ensuite Le Tube pendant trois saisons, puis La Nouvelle édition sur trois saisons encore, qui scellent son départ pour France 2. Pendant 4 ans, elle anime le magazine Je t'aime, etc, puis Prodiges en 2018, et quelques divertissements unitaires...
Mais depuis plusieurs années, l'animatrice est cantonnée à co-animer la chaîne Culturebox avec Raphäl Yem, et à être jurée de Drag Race France... Reviendra-t-elle un jour à la tête d'une émission télé ? Son implication réussie dans la couverture artistique des Jeux Olympiques de Paris 2024, aux côtés de Thomas Jolly, pourrait changer la donne et lui permettre de voir sa carrière prendre un nouveau tournant. C'est tout le mal que lui souhaite notamment Thierry Ardisson, qui voulait un temps lui confier les rênes de Paris Dernière : "Personnellement, je lui aurais donné une deuxième partie de soirée sur France 2. Elle est faite pour cela. Peut-être pas un talk-show parce qu'elle n'est pas assez journaliste et mainstream, mais une émission à elle, avec plein de rubriques, des trucs drôles... Elle peut parler de mode, de cinéma, de tourisme... Si le service public décide de refaire du contenu de connaissance, elle a tout à fait sa place" argue-t-il au Parisien.
Un avis que partage Michel Denisot, qu'elle a assisté lors de sa dernière saison au Grand Journal, entre 2013 et 2014, avant qu'il n'aille prendre la rédaction en chef de Vanity Fair. Mais à l'époque, les médias s'enflamment à propos de leur collaboration, et assurent que celle-ci est très compliquée. Pire encore, certains vont plus loin, en affirmant que Canal+ a privilégié Daphné Bürki à Michel Denisot, scellant ainsi le sort du journaliste emblématique de la chaîne cryptée. Dix ans après, les deux concernés répliquent, et démontent toutes les rumeurs qui les ont blessés à l'époque, et qui n'ont pas été sans conséquences...
"N'importe quoi. Nous passions plus de temps au bureau que dans nos vies personnelles, donc il y avait forcément un plaisir à travailler ensemble. Ces papiers nous amusaient, même si Daphné se demandait surtout comment on pouvait penser cela" explique le journaliste, tandis que sa consoeur estime avoir été l'une des premières animatrices télé victimes de cyber-harcèlement sur Twitter (le réseau social émergeait à l'époque) : "J'ai découvert la misogynie des commentaires et les prémices du cyberharcèlement." Mais Daphné Bürki a vécu un véritable séisme lorsque le magazine Les Inrocks a jugé bon de railler la fusillade qui avait eu lieu à Cannes, en marge d'un tournage du Grand Journal.
"Après la fusillade (où un déséquilibré a tiré sans faire de victimes pendant un direct), Les Inrocks ont fait leur billet dur sur moi, me caricaturant en poule et en disant, en gros, que le tireur aurait dû mieux viser" se souvient celle qui a récemment affronté la mort de son compagnon David Hache. Heureusement, dans cette épreuve, Michel Denisot, perçu par de nombreux médias comme son ennemi juré, lui a été d'un franc soutien : "(Le journaliste) m'a (dit) que c'était plus intéressant d'écrire sur moi parce que j'avais plus d'aspérités. Je me souviens avoir raccroché en larmes. Michel m'avait aussi appelée pour me dire qu'il était désolé et qu'il ne comprenait pas." Fâchés, vous disiez ?