Jeudi dernier, David Beckham éclipsait la fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord en débarquant au Paris Saint-Germain. Le Britannique de 37 ans, sourire bright et costume parfait, marquait de son empreinte cette journée, presqu'un an jour pour jour après son refus de rejoindre le club de la capitale. Un contrat de cinq mois et un salaire reversé à des associations oeuvrant en faveur des enfants. La classe... ou pas.
En effet, selon le Parisien du 2 février, David Beckham ne reverserait pas son salaire estimé à 800 000 euros mensuels par pure philanthropie. Si le Spice Boy et le Paris Saint-Germain ont pris cette disposition unique, c'est simplement pour voir le joueur porter les couleurs parisiennes... Le quotidien francilien avance en effet que le refus de David Beckham d'évoluer à Paris l'année dernière n'était pas dû à des raisons familiales ou un quelconque engagement avec le Galaxy de Los Angeles, mais était bien lié à des raisons fiscales. En gros, en venant à Paris l'année dernière, Becks aurait payé des millions d'euros en impôts, quand bien même la majeure partie de ses revenus ne sont pas liés à des activités en France. Explications de l'avocat fiscaliste Mathieu Le Tacon : "Quatre critères définissent le statut de résident fiscal français dans l'article 4B du Code général des impôts. Et il semble que l'Anglais ne réponde à aucun d'entre eux."
Et pour cause. Il ne reste pas assez longtemps en France, cinq mois contre les six mois et un jour nécessaires pour être imposable, les sièges de ses différentes sociétés ne sont pas en France, son foyer fiscal est à Londres, puisqu'il résidera dans un palace parisien quand sa famille restera dans sa demeure londonienne. Seul le critère lié au salaire peut prêter à débat. "Il faut aussi exercer une activité professionnelle salariée ou non selon la loi pour être taxé, poursuit l'avocat du cabinet Delsol. Or, en payant pour lui les associations caritatives, ce critère est discutable." Par conséquent, David Beckham ne peut être imposable en France, continuant à engranger les millions. Des millions qui auraient pu lui coûter très cher dans l'Hexagone, toujours selon Mathieu Le Tacon : "Ses rémunérations globales annuelles sont estimées à 34 millions d'euros. Même s'il n'en perçoit qu'une petite partie en France, il aurait dû s'acquitter d'un impôt sur tous ses revenus mondiaux comme la loi l'exige, et là, il aurait dû laisser au fisc 50% de ses revenus. Et surtout, il aurait été susceptible de payer l'impôt sur la fortune sur l'ensemble de son patrimoine. Cela aurait été colossal."
Des propos confirmé par Fabrice Lorvo, autre avocat fiscaliste, profession décidément très à la mode ces derniers temps. Pour lui, le fait de reverser son salaire à des associations devrait permettre à David Beckham d'échapper à l'impôt, même s'il touchera un salaire minimum fixé à 2 200 euros brut par mois par l'Union française des footballeurs professionnels (l'Unfp) : "Notre délicieux système fiscal, lorsque vous êtes résident français, vous taxe sur l'ensemble de vos revenus perçus n'importe où dans le monde. Dans le cas de Beckham, ce pourrait être énorme. C'est probablement pour cela que son salaire doit être reversé à des associations."
Si l'on ne doute pas du geste généreux du Spice Boy, les explications quant à la fiscalité qui l'encadre éclaire sous un nouveau jour sa venue à Paris, aussi médiatique qu'énigmatique. En attendant, le Becks n'est pas près de porter le maillot de la capitale.
Le mari de Victoria Beckham a repris le chemin de la maison à Londres. Et pour cause. Il s'était engagé auprès de sa moitié à garder ses quatre enfants, Brooklyn (13 ans), Romeo (10 ans), Cruz (7 ans) et Harper (1 an et demi), pendant qu'elle s'envolerait pour New York afin d'y préparer la future Fashion Week où elle présentera sa collection automne/hiver 2013/2014. Date prévue pour son véritable débarquement à Paris, le 13 février prochain. En attendant, David Beckham joue les papas poules. Comme tous les jours, il a accompagné ses trois garçons à l'école, casquette gavroche sur le crâne et manteau bleu marine sur le dos, jouant les discrets dans la rue ce lundi 4 février.. Seule une fan qui l'a reconnu et lui a demandé une photo souvenir, acceptée avec plaisir, a troublé la quiétude d'un jour comme les autres.
En attendant la folie parisienne...