Pour son premier défilé du 14 juillet, le président de la République Emmanuel Macron a voulu mêler traditions et innovations. Ainsi, il a fait preuve d'une grande audace par certains aspects, tout en respectant les valeurs qui font de cette journée un événement exceptionnel pour le pays. Un spectacle grandiose auquel a assisté Donald Trump, invité de la cérémonie afin de commémorer le centenaire de l'entrée des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale. Plus de 3 700 militaires à pied ainsi que 211 véhicules dont 62 motos, 241 chevaux, 63 avions et 29 hélicoptères ont participé à l'édition 2017 du défilé. Les impeccables épouses des dirigeants, Brigitte Macron et Melania Trump, étaient bien évidemment présentes. Retrouvez toutes les photos dans notre player ci-dessus.
Sur la plus belle avenue du monde, les Champs-Elysées, Emmanuel Macron a fait un discours fort : "La France a trouvé dans son histoire des alliés sûrs, des amis qui sont venus à son secours. (...) Les Etats-Unis d'Amérique sont de ceux-ci." Il a rompu avec la tradition, préférant cette brève allocution qui célébrait aussi les valeurs de la République à l'interview du 14 juillet accordée pratiquement chaque année par ses prédécesseurs depuis Valéry Giscard d'Estaing.
La patrouille acrobatique de l'US Air Force et deux avions de chasse furtifs américains F-22 avaient ouvert le bal aérien du défilé au côté de la Patrouille de France, vivement applaudie par Donald Trump. Puis, en uniformes d'époques, cinq "Sammies" – surnom des soldats de l'Oncle Sam engagés dans la Première Guerre mondiale – avaient pris le relais, ouvrant à leur tour la marche des troupes au sol, suivis d'un détachement américain interarmes.
Innovation remarquée : la conclusion par une fanfare composée des musiques de la garde républicaine, des sapeurs-pompiers de Paris ou de la Légion, qui a entonné un pot-pourri des tubes de Daft Punk, le plus américain des groupes français dans une chorégraphie millimétrée. La fanfare a aussi rendu hommage aux victimes de l'attentat de Nice, qui a fait 86 morts il y a un an jour pour jour, jouant l'hymne de la Cité des anges, Nissa la Bella, tout en se positionnant de façon à former le mot : Nice. Une mise en scène grandiose applaudie vivement par le duo présidentiel américain.
Le visage de Donald Trump est toutefois moins souriant que celui d'Emmanuel Macron, ce dernier n'a pas caché son enthousiasme en écoutant les instruments jouer les tubes du duo français ! Mais qu'importe, le président américain a été conquis par l'organisation française du Bastille Day et l'a écrit sur son compte Twitter.
Isolé sur la scène internationale mais reçu en "ami" par Emmanuel Macron, Donald Trump était le premier président américain invité à cette occasion depuis George Bush, accueilli en 1989 pour marquer le bicentenaire de la Révolution française. L'actuel locataire de la Maison Blanche s'était souvenu jeudi en conférence de presse des "dizaines de milliers d'Américains qui ont donné leur vie dans cette lutte vaillante et très difficile".
A l'issue du défilé, Donald Trump devait regagner les Etats-Unis tandis qu'Emmanuel Macron devait s'envoler pour Nice. Le président français y rendra hommage aux morts et aux centaines de blessés de l'attentat au camion bélier commis un an plus tôt jour pour jour. La veille, le couple présidentiel français a accueilli son homologue américain avec enthousiasme et les premières dames ont pu passer un moment privilégié pour admirer la capitale. Le soir venu, c'est au sein du Jules Verne, restaurant de la Tour Eiffel, que les deux présidents et leurs épouses ont dîné. La complicité évidente et palpable du quatuor a fait oublier la remarque déplacée du chef d'Etat américain, complimentant le physique de son hôte française.