Sans scène de crime ni corps, l'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar avance péniblement malgré toute la mobilisation des forces de l'ordre, de la justice et des proches de l'infirmière de Cagnac-les-Mines qui n'a plus donné de signe de vie à partir du 16 décembre 2020. La voiture blanche d'un proche de Cédric, le mari de la victime, laissait l'espoir d'indice probant afin de retrouver l'ADN d'un suspect depuis l'automne 2021. Le véhicule a été minutieusement analysé durant des mois et les résultats viennent d'être dévoilés aux médias.
La Dépêche du Midi, qui a pu se procurer le procès-verbal de l'expertise, a révélé l'expertise de la voiture qui aurait potentiellement pu servir à transporter le corps de Delphine Jubillar durant cette nuit fatidique de décembre. Il s'agit d'une Peugeot 306 que Cédric utilisait parfois et avec facilité puisque son propriétaire laissait les clés dans l'engin. "Aucune trace de sang, aucun ADN appartenant à Delphine Jubillar ou à Cédric n'ont été retrouvés dans ce véhicule. Les sept endroits dans l'habitacle qui intéressaient les enquêteurs, notamment les sièges, ne recèlent aucune trace susceptible de valider la thèse d'un transport du corps de l'infirmière disparue", écrit le quotidien.
L'hypothèse selon laquelle l'époux de l'infirmière tarnaise, avec qui il était en procédure de divorce, aurait transporté son corps pour le faire disparaître est donc invalidée par les analyses. Reste un pull qui se trouvait dans l'automobile et dont l'analyse n'est pas encore connue. Un coup dur pour l'accusation qui comptait sur cette expertise technique pour apporter une preuve concrète de l'implication du peintre-plaquiste de 34 ans dans la disparition de la trentenaire, mère de deux enfants.
Ce suspect numéro 1 se trouve actuellement dans la maison d'arrêt de Seysses près de Toulouse où il est en détention provisoire pour homicide par conjoint. La justice estime qu'elle a suffisamment de preuves pour le garder sous les verrous afin d'avancer dans l'enquête. Il y a notamment des lunettes cassées qu'elle portait lors de son dernier soir dans sa maison - son fils Louis l'a affirmé puisqu'ils avaient regardé la télévision ensemble -, et qui ont été retrouvées cassées. La cause du choc est une force extérieure, comme l'a indiqué l'analyse de l'objet. L'artisan controversé pourrait être entendu une nouvelle fois en septembre par la justice pour s'expliquer sur cet objet brisé. De quoi valider la thèse d'une dispute entre mari et femme durant la nuit fatidique, comme leur fils l'a indiqué devant les juges ?
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.