Pour la justice comme pour les proches de Delphine Jubillar, la culpabilité de Cédric, mari de l'infirmière du Tarn disparue, ne fait plus de doutes. A l'heure où le juge des libertés et de la détention va se prononcer sur le cas du peintre-plaquiste de 34 ans – le 18 juin précisément -, les projecteurs sont plus que jamais braqués sur l'époux de celle qui n'a plus donné de signe de vie depuis le mois de décembre 2020. S'il est accablé par l'accusation, il clame depuis le début de son innocence et pointe du doigt les enquêteurs.
En se confiant à un psychiatre pour une expertise versée depuis avril 2022 au dossier judiciaire et dont Le Parisien a eu connaissance, Cédric Jubillar a fait part de son point de vue sur l'affaire. Il accuse tout simplement les autorités : "Les gendarmes ont maquillé les preuves, se désole-t-il. On me considère comme le coupable parfait (...) Je suis innocent, j'ai plein d'hypothèses... Pour eux (les juges et les gendarmes), j'avais de fortes présomptions qu'elle (Delphine) me trompait et je n'aurais pas accepté un divorce à l'amiable si je l'avais su."
Quelle est donc la thèse qu'il défend ? L'artisan père de deux enfants pense que sa femme "s'est barrée", peut-être en Espagne. La conséquence, selon lui, d'un délitement de leur couple qui aurait débuté au printemps 2020, lors du déconfinement. Pour lui, elle a abandonné ses responsabilités d'épouse et de mère : "Je faisais le ménage, la vaisselle et je lavais le linge... Elle m'aidait pas, elle ne faisait plus rien (...) À partir de septembre, elle m'insultait : connard, merde, cas soc, drogué... face à cela, je rigolais..." Il aurait tenté de la reconquérir, mais en vain. Par ailleurs, il a fait part d'un épisode de violence physique, reconnaissant "l'avoir déjà attrapée par les épaules en septembre".
Pour l'avocat de la famille de Delphine Jubillar née Aussaguel, il est clair que Cédric Jubillar, homme au comportement égocentrique et parfois agressif, n'a pas accepté sur sa femme soit prête à le quitter ainsi qu'à refaire sa vie avec un autre. Il aurait alors commis l'irréparable en cette nuit du 15 au 16 décembre 2020. En l'absence de scène de crime et d'aveu, l'homme de loi s'appuie notamment sur l'expertise psychiatrique de l'homme, de l'analyse des lunettes cassées de la victime ou encore sur les cris entendus ce soir-là par des voisines. Le véhicule du couple a également été garé d'une façon différente selon le voisinage. De plus, pour les proches de la trentenaire, elle n'aurait jamais pu abandonner ses enfants de 6 et 2 ans à l'époque des faits.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.