Le procureur avait prévenu : après plus de 48 heures dans la nature, les chances de retrouver le petit Emile vivant s'amincissaient fortement... alors au bout de trois semaines, autant dire qu'elles sont désormais proches de zéro. Mais si sa famille tente sans doute de ne pas perdre espoir, les gendarmes qui le recherchent et dont l'enquête piétine un peu, entrevoient toujours une toute petite chance que celui-ci soit en vie.
En effet, selon François Daoust, ancien général spécialisé dans la recherche criminelle de la gendarmerie nationale et invité sur RTL ce vendredi, seul un "enlèvement d'opportunité" pourrait garantir que le garçonnet soit toujours vivant. Une thèse à laquelle les gendarmes continuent de croire : depuis trois semaines, ils ont déjà fouillé toutes les maisons et toutes les voitures du hameau et vérifient désormais l'identité des 600 véhicules qui ont passé le péage non loin et des 1600 téléphones qui ont borné dans la région au moment de sa disparition.
Un travail très lourd, combiné à une reprise des fouilles autour du hameau. Depuis quelques jours en effet, une brigade spécialisée, accompagnée de chiens entraînés et de drones, ratisse à nouveau la zone en espérant trouver "au moins un petit corps ou des restes d'un corps", toujours selon le gendarme. Un travail minutieux, mené pendant une semaine après sa disparition sur 97 hectares mais qui n'avait rien donné...
Alors qu'est-il arrivé au petit Émile ? Si la thèse de la fugue avait d'abord été privilégiée par les enquêteurs, ceux-ci l'avaient mis de côté devant l'impuissance des chiens à marquer son odeur. Il en a été de même ensuite pour l'enlèvement par un loup ou par un oiseau : en cas d'attaque, les traces de sang auraient été repérées.
La famille du petit garçon, forcément en première ligne, a également été étudiée. Surtout que ce clan, très soudé, reste discret et loin des médias, intrigue. Réfugiés dans la religion, eux qui sont particulièrement croyants et que certains décrivent même comme "sectaires", les jeunes parents, Colomban et Marie, ainsi que les grands parents et les neuf frères et soeurs de la maman d'Emile ne sortent presque jamais de la maison et n'acceptent qu'une seule visite, celle d'un prêtre chaque matin.
Une situation difficile, qui n'est pas près de se résoudre...