Dolores O'Riordan, en proie toute sa vie à la dépression, avait-elle à nouveau touché le fond, comme semblent le croire des proches cités par le site TMZ.com, ou était-elle au contraire dans une période enthousiasmante de sa vie, comme le laissent à penser d'autres éléments, au moment de sa mort soudaine survenue le 15 janvier 2018 à Londres, à l'âge de 46 ans ? Alors que les circonstances de son décès, constaté par la police intervenue dans la matinée au Hilton de Park Lane où elle séjournait, restent encore à déterminer, les derniers éclairages rendus publics penchent vers la seconde option...
Il y a, tout d'abord, ce projet qui la motivait : l'enregistrement d'une reprise de Zombie, le tube grunge de The Cranberries, avec le groupe de metal californien Bad Wolves. Séduite par la version enregistrée par la formation de Los Angeles, Dolores O'Riordan avait offert de poser sa voix dessus et devait passer en studio pour une courte session d'enregistrement ce mardi 16 janvier, d'où son séjour à Londres. Rendez-vous manqué... Les cinq garçons de Bad Wolves ont le coeur brisé, alors même que l'Irlandaise semblait enchantée : "Dolores m'a laissé un message vocal après minuit hier soir [dans la nuit de dimanche 14 à lundi 15, NDLR] pour me dire à quel point elle aimait la version de Zombie de Bad Wolves. Elle était impatiente de me voir en studio et d'enregistrer sa voix. Elle avait l'air pleine de vie, elle plaisantait, elle était ravie de nous voir, ma femme et moi, cette semaine", a révélé Dan Waite, ami de longue date de la chanteuse, qui avait organisé la session en sa qualité de directeur des activités internationales du label sur lequel est signé Bad Wolves.
Mais Dolores O'Riordan semblait aussi connaître des jours meilleurs côté vie sentimentale, après la fin en 2014 de son mariage avec Don Burton, ancien tour manager de Duran Duran qu'elle avait épousé en 1994 et qui fut, outre le père de leurs trois enfants (Taylor, 20 ans, Molly, 16 ans, et Dakota, 12 ans, qui vivent avec lui au Canada), d'un soutien sans faille tout au long de ces années de montagnes russes psychologiques. C'est ainsi avec son nouveau compagnon, le musicien new-yorkais Olé Koretsky, qu'elle était entrée dans l'année 2018, comme en témoigne une photo partagée par l'intéressé sur son compte Instagram : "Réveillon du nouvel an : [plats] à emporter, télé et pyjama", a écrit le jeune homme en légende d'une photo montrant la chanteuse des Cranberries s'abandonnant contre lui, laissant reposer sa tête sur son épaule.
Dolores O'Riordan avait en effet retrouvé l'amour depuis près de deux ans avec Olé Koretsky, qui fait partie du groupe D.A.R.K avec lequel elle collaborait depuis 2014 – à l'origine, le projet, issu d'une collaboration d'Andy Rourke de The Smiths et d'Olé initiée en 2009 à New York, s'appelait Jetlag – et a fait paraître son premier album en 2016, Science Agrees. D.A.R.K, sur le compte Instagram duquel Dolores est régulièrement apparue, faisait justement la première partie de The Cranberries à l'Olympia à Paris en mai 2017...
Le couple ne cherchait pas particulièrement à dissimuler sa romance, si l'on en croit le Daily Mail, qui précise que Dolores et Ole ont été aperçus à plusieurs reprises main dans la main lors de leurs sorties en amoureux en Irlande.
Dans l'un des extraits, Gunfight, diffusés par D.A.R.K dans les mois précédant la sortie de ce disque, la voix reconnaissable de la chanteuse irlandaise prend plusieurs formes – douce pour s'associer à la voix masculine, mais aussi parlée, aérienne ou torturée comme on la connaît pour texturer l'arrière-plan musical. Souvent au premier plan dans les compositions de The Cranberries, elle devenait pour D.A.R.K un instrument. Pas étonnant de la part d'une artiste passionnée depuis toujours pas le son et les arrangements...
Si elle a souffert toute sa vie de dépression et aurait même tenté en 2013 de mettre fin à ses jours, Dolores O'Riordan, atteinte de troubles bipolaires diagnostiqués en 2015, semblait vivre une période plutôt heureuse - sa prestation sur scène le 14 décembre dernier (voir dans notre diaporama) lors de la fête de Noël du magazine Billboard à New York, après des mois d'absence suite à l'interruption de la tournée de The Cranberries pour raison de santé, en attestait.
Loin des fantômes du passé – des abus subis dans son enfance – et des affres de la détestation de soi, qu'elle avait avouée en s'épanchant sur ses épisodes dépressifs, la chanteuse irlandaise, déterminée à aller mieux grâce à la musique et, aussi, une aide médicamenteuse, pouvait aussi compter sur un nouvel amoureux. Ce qui rend d'autant plus tragique sa mort brutale...
GJ