C'est officiel : Melania Trump va devenir la première femme d'origine étrangère d'un président américain depuis près de deux siècles. Avant elle, c'est Louisa Adams (née en Angleterre), femme du président John Quincy Adams (1825-1829), qui avait accédé à la Maison Blanche. L'épouse de Donald Trump, âgée de 46 ans, sera la nouvelle First Lady à compter de janvier prochain, succédant à l'élégante Michelle Obama.
Née en Slovénie en 1970, Melania Trump (née Knauss) a débuté sa carrière de mannequin à l'âge de 16 ans. Après avoir signé avec une grande agence à Milan, elle s'est envolée vers les États-Unis, décrochant ses premières grosses collaborations. Elle pose notamment pour les couvertures des magazines InStyle, Allure, Vanity Fair et GQ. Le 31 juillet dernier, des photos d'elle nue publiées par le New York Post et capturées aux États-Unis en 1995 pour le magazine masculin Max, ont d'ailleurs suscité des questions sur son statut légal de l'époque, l'ex-top ayant toujours affirmé y être arrivé en 1996. Elle avait obtenu une carte de résidente permanente en 2001 avant d'obtenir la nationalité américaine cinq ans plus tard, grâce à son mariage.
En 1998, elle rencontre l'homme d'affaires américain, de vingt-quatre ans son aîné, lors d'un défilé de mode organisé en marge de la Fashion Week, à New York. Après avoir été courtisée quelque temps par le milliardaire, Melania Knauss cède à ses avances. À ses côtés, elle découvre les coulisses des médias et des mondanités, apparaît dans ses émissions de télé-réalité à succès tel que The Apprentice. Le couple se fiance en 2004 et se marie l'année suivante à Palm Beach, en Floride. Ironie de l'histoire, Hillary et Bill Clinton, alors amis avec le couple Trump, avaient assisté au mariage.
Ensemble, ils ont eu un fils, Barron William (10 ans), l'unique enfant de Melania mais le cinquième pour Donald Trump, qui a déjà été marié deux fois précédemment.
Tout au long de la campagne électorale, Melania Trump s'est montrée discrète, dans l'ombre de son mari. Se présentant comme une femme "indépendante", assurant que son époux "respectait les femmes et leur offrait les mêmes opportunités" qu'aux hommes, elle n'a eu de cesse d'arrondir les angles lorsque les nombreux scandales ont éclaté. Début octobre, lorsqu'une vidéo datant de 2005 dans laquelle Donald Trump affirmait pouvoir attraper les femmes "par la ch**te", elle renvoie ces propos sexistes (échangés à l'époque avec Billy Bush) à "des discussions de garçons", évoquant par ailleurs une "conspiration médiatique orchestrée par l'aile gauche". "Mon mari est quelqu'un de gentil, et c'est un gentleman, il ne ferait jamais cela [forcer des femmes à des relations sexuelles non consenties, NDLR]", avait-elle assuré à CNN.
Accusé d'agressions sexuelles par de nombreuses femmes, Donald Trump a également pu compter sur le soutien de son épouse lorsque celle-ci s'est opposée à une journaliste du magazine People, Natasha Stoynoff, laquelle affirmait avoir été agressée par le businessman il y a douze ans. Natasha Stoynoff avait notamment expliqué que Melania Trump "avait dû se douter que quelque chose [l'agression] s'était passé" dans son dos, l'ayant croisée quelques mois plus après la supposée agression. Mais la future First Lady avait nié en bloc les allégations de la journaliste. "L'histoire de cette journaliste de People, qui dit que mon mari l'a emmenée dans une pièce pour l'embrasser... Elle a également écrit m'avoir vue sur la 5e Avenue, prétend que je lui ai dit : 'Natasha, pourquoi ne te voyons-nous plus ?' Ce n'est pas vrai. Je n'ai jamais été amie avec elle, je ne la reconnaîtrais pas dans la rue", a clamé Melania dans un communiqué mi-octobre.
La stratégie de Melania Trump ? Adoucir l'image de son impulsif de mari, qu'elle tente d'humaniser à chaque dérapage. Se faisant l'avocate des "valeurs américaines, gentillesse, honnêteté, respect, compassion, générosité", l'ex-mannequin lui a volé la vedette à cinq jours des élections présidentielles, lors de son premier discours de campagne en solo, à Berwyn (Pennsylvanie). "Nous devons trouver une meilleure façon de nous parler, d'être en désaccord, de nous respecter", a-t-elle déclaré dans un contraste saisissant avec les diatribes insultantes et agressives de son mari, qui s'est moqué tout au long de la campagne de la communauté hispanique, des musulmans, des femmes ou encore des personnes handicapées.
Évoquant ses ambitions de première dame du pays, elle avait affirmé qu'elle serait une First Lady "très traditionnelle", à l'image de Betty Ford et Jackie Kennedy, et avait expliqué qu'elle défendrait avant tout "les femmes et les enfants". Mi-juillet, son premier grand discours à la convention du Parti républicain avait été un fiasco. Critiquée pour avoir plagié des passages entiers d'un discours de Michelle Obama datant de 2008, elle avait fait profil bas. Sa "plume", Meredith McIver, avait alors plaidé coupable et Melania Trump s'était de nouveau faite très discrète. Avant la convention républicaine, elle avait donné plusieurs interviews, défendant son mari "à 100%" sur tous les sujets.
Fin juillet, elle avait également annoncé la fermeture de son site internet officiel après avoir reconnu qu'il contenait des inexactitudes. "Le site en question, créé en 2012, a été fermé car il ne reflète pas de manière adéquate mes affaires et intérêts professionnels actuels", avait-elle écrit sur Twitter, sans toutefois apporter plus de précisions. Cette décision faisait suite aux remarques de CNN, qui avait souligné une ligne mensongère dans son CV publié sur son site. Dans la section "biographie", Melania avait en effet indiqué avoir reçu un diplôme "en design et en architecture" en Slovénie. En réalité, l'épouse de Donald Trump avait abandonné la fac après seulement une année d'études, afin de se consacrer pleinement au mannequinat, comme l'avaient révélé plusieurs médias après enquête. Une énième faute dans un grand océan de bourdes... Les quatre prochaines années promettent d'être tout aussi étranges en terme de révélations.
Sarah Louaguef