Après la publication de son album Big Band fin octobre, Eddy Mitchell prépare son retour sur scène. Le crooner passionné par le 7e art, et acteur de talent, donnera un concert à Lyon le 12 mars avant de prendre possession du Palais des Sports de Paris du 15 au 27 mars. Plus de tournée pour lui. Seulement quelques apparitions pour le plaisir comme lorsqu'il rejoignait fin novembre Johnny Hallyday et Jacques Dutronc pour Le Grand Show sur France 2. À 73 ans, Eddy célèbrera très bientôt 50 ans de carrière, mais pas question pour lui de laisser publier un album de reprises de ses plus grands titres par d'autres.
Dans une courte, mais intense, interview accordée à Télé Loisirs, Eddy Mitchell ne révèle pas seulement pourquoi Gérard Depardieu a voulu un jour lui "casser la gueule" (rassurez-vous tout s'est bien terminé entre les deux artistes), il raconte qu'un album de reprises a été envisagé par sa maison de disques. Un hommage qui le mettait mal à l'aise et auquel il a mis un terme en entendant Patricia Kaas reprendre l'une de ses plus belles chansons : "Il y en a eu un [d'album hommage], que j'ai refusé. J'avais l'impression d'être déjà mort. Et je n'étais pas satisfait du résultat, raconte Eddy Mitchell. Patricia Kaas y reprenait le Cimetière des éléphants de façon très masculine, on sentait bien qu'elle ne comprenait pas ce qu'elle chantait."
Cette chanson mythique est parue en 1982 sur l'album du même nom. Il s'agissait, déjà, du 22e album studio d'Eddy Mitchell qu'il avait enregistré entre Nashville, New York et Los Angeles. C'est aussi à cette période de sa carrière, que le rockeur gagne en maturité et se fait volontiers crooner sur des titres sublimes comme Couleur menthe à l'eau. Remarquable interprète, capable de faire vivre le répertoire d'Edith Piaf comme personne, Patricia Kaas est, selon Eddy Mitchell, passée à côté de cette chanson, une complainte amoureuse saupoudré d'une bonne dose d'ironie. "Y faut m'garder, et m'emporter... Te presses pas, tu as tout l'temps d'm'emmener au cimetière des éléphants." Et ce n'est toujours pas l'heure de le mettre à la casse mister Eddy.