Souvent en première ligne pour encourager ou féliciter les sportifs ibériques, qu'il s'agisse de la Roja du foot, du hand ou du basket comme de l'idole Rafael Nadal, l'infante Elena d'Espagne raffole des émotions positives que génère le sport. Mais, chargée de remettre la semaine dernière de remettre les décorations de l'ordre du mérite sportif espagnol, elle a dû composer avec les drames qui viennent parfois ternir la quête de la performance...
Le 29 octobre 2013, la fille aînée du roi Juan Carlos Ier et de la reine Sofia d'Espagne recevait, parmi les lauréats de la prestigieuse distinction, l'époux et la famille de la Maria de Villota, pilote automobile brutalement décédée le 11 octobre 2013 à seulement 33 ans. Première femme parmi les pilotes de Formule 1 (en tant qu'essayiste chez Marussia), Maria de Villota avait été retrouvée morte dans un hôtel de Seville, où elle devait faire la promotion de son ouvrage La vida es un regalo (La vie est un cadeau). Le rapport d'autopsie a établi qu'elle était décédée de causes naturelles en lien avec les blessures neurologiques qu'elle avait subies lors de son grave accident lors d'une séance d'essais en juillet 2012 (elle avait perdu son oeil droit ainsi que les sens du goût et de l'odorat).
Deux semaines après les obsèques de la jeune femme, sa mémoire s'est invitée à la traditionnelle remise de prix, qui avait lieu au théâtre Alcázar Cofidis, à Madrid : dans une atmosphère chargée d'émotion, une standing ovation prolongée et extrêmement touchante a accompagné Rodrigo Garcia Millan, veuf de Maria de Villota, alors qu'il recevait à titre posthume la médaille d'or attribuée à sa défunte épouse pour récompenser la nature exemplaire de sa carrière. "Nous espérons que, par son souvenir, son message perdurera", a-t-il déclaré, bouleversé et soutenu par les parents, frères et soeurs Villota, rappelant une phrase de Maria selon laquelle tout le monde cherche une raison de sourire.
La cérémonie récompensait les athlètes ayant été particulièrement méritants en 2012, année marquée par les Jeux olympiques. Un an après avoir décroché l'or à Londres, plusieurs champions olympiques venaient recevoir une nouvelle médaille du métal le plus précieux, à l'image de Marina Alabau, Tamara Echegoyen, Sofía Toro, Ángela Pumariega et Joel González. Bien d'autres athlètes ont été récompensés, de médailles d'argent notamment, tels que l'athlète Ruth Beitia, la nageuse Mireia Belmonte, Ona Carbonell (natation synchronisée), le taekwondoïste Nicolas Garcia ou encore la sélection nationale de basket, représentée notamment par Sergio Rodriguez.
Récipiendaire d'une médaille d'or, c'est à la pilote moto Laia Sanz, treize fois championne du monde de trial, qu'est revenu l'honneur de formuler les remerciements collégiaux des lauréats. Une pilote, une pionnière dans les sports mécaniques... Compte tenu des circonstances, il ne pouvait pas y avoir de meilleure porte-parole.