Dans une forme - et une tenue - éblouissante quelques heures après avoir décoré la créatrice Stella McCartney et la championne Victoria Pendleton à Buckingham, la reine Elizabeth II célébrait le 28 mars 2013, comme chaque année, le Jeudi saint, assistant avec son époux à un service religieux commémorant la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses douze apôtres.
Si le rite et le mythe ont été ébranlés cette semaine par l'éclairage apporté par un manuscrit égyptien vieux de 1200 ans écrit en langue copte, selon lequel le Christ aurait en fait été arrêté un mardi et non un jeudi, mais aussi qu'il aurait en réalité partagé son dernier repas le vendredi avec son "bourreau" le préfet Ponce Pilate (lequel aurait cherché à l'épargner en offrant de sacrifier quelqu'un d'autre à sa place), les célébrations par Sa Majesté n'ont pas connu de grand chamboulement. Seul changement, habituel en fait : c'est dans la cathédrale d'Oxford que Sa Majesté la reine commémorait le Maundy Thursday 2013, dont la célébration change chaque année de lieu (en 2012, la cérémonie se déroulait à York Minster, et, en 2011, à Westminster) suivant le voeu émis très tôt dans son règne par la souveraine.
En manteau bleu électrique et chapeau assorti, la monarque de 86 ans semblait en pleine forme, bientôt un mois après son hospitalisation en raison d'une gastro-entérite. Le prince Philip, duc d'Edimbourg, qui n'a plus connu de pépin physique depuis une rechute de son infection urinaire en août 2012, était bien présent, son fidèle "roc". A l'occasion du Jeudi saint, la tradition veut que la reine distribue de l'argent aux pauvres, une B.A. en vigueur depuis le XIIIe siècle. L'an dernier, elle avait ainsi remis à 86 hommes et autant de femmes deux bourses contenant des pièces.