À 88 ans, la reine Elizabeth II est toujours vaillante, infaillible dans les petites et les grandes occasions de la vie officielle. Mais les victimes du protocole, elles, ne sont pas rares... La séance d'inauguration du Parlement, mercredi 4 juin 2014, en a apporté une nouvelle illustration, lorsqu'un adolescent de 12 ans s'est écroulé au beau milieu du discours de la monarque.
Toute la pompe imaginable a été déployée une fois encore mercredi pour l'inauguration du Parlement, selon un rituel aussi immuable que solennel. Le faste de ce jour important a éclaté avant même la cérémonie sous les dorures du Palais de Westminster, lorsque la reine Elizabeth II et son époux le duc d'Edimbourg ont emprunté le carrosse flambant neuf fabriqué à l'occasion du jubilé de diamant de la souveraine célébré en 2012 - seulement le deuxième construit en un siècle - et révélé cette semaine. Colossal assemblage de luxe et de symboles historiques, cette nouvelle mouture s'enrichit également - XXIe siècle oblige - d'un concentré de technologie, dont une caméra filmant à 360° lors de la procession.
Elizabeth II est ensuite apparue au Palais de Wesminster, qui abrite le Parlement britannique, dans toute la splendeur de l'apparat, couronnée, en robe blanche et manteau pourpre de plusieurs mètres de long (rien à voir avec son ensemble jaune de la veille, lors d'une garden party à Buckingham !), s'avançant au coeur de la Chambre des Lords avec le prince consort, lui tenant la main. En présence de son héritier le prince Charles et de Camilla Parker Bowles, elle-même lumineuse en blanc et parée de diamants, et devant le personnel politique, dont le Premier ministre David Cameron, la reine a prononcé son fameux discours qui annonce la ligne politique et certaines réformes de l'année parlementaire à venir. C'est alors que le jeune vicomte Aithrie, l'un des pages officiant lors du protocole (il avait précédemment aidé à porter la traîne immense de la monarque), a été victime d'un malaise...
La souveraine était au beau milieu de son discours du Trône, temps fort de la cérémonie, en train d'évoquer l'épineuse question du nucléaire iranien. Un bruit sourd, assez impressionnant (on l'entend distinctement dans la vidéo que nous vous proposons, à 13'30"), s'est fait entendre sur sa droite, déclenchant une certaine agitation (comme le montrent des images du Daily Mail) : Charles Hope, 12 ans, héritier du comte d'Hopetoun (grande aristocratie écossaise), venait de soudainement s'écrouler par terre. En grands-parents comblés et attentionnés qu'ils sont, le prince Charles et la duchesse de Cornouailles, à proximité immédiate de la scène, se sont aussitôt inquiétés et ont tendu les mains vers le garçon en manteau rouge et jabot tandis que des officiels se portaient au secours de l'adolescent tombé en avant et le basculaient sur le dos. Elizabeth II, en grande "professionnelle", a brièvement jeté un coup d'oeil en coin en marquant une pause dans son allocution, puis a repris son discours comme si de rien n'était.
Le jeune homme, qui doit devenir un jour comte d'Hopetoun et marquis de Linlithgow au sein d'une famille de la région d'Edimbourg dont les liens avec la couronne d'Angleterre sont établis depuis des siècles, a été évacué aussi discrètement que possible. Son père Andrew avait d'ailleurs lui-même tenu le rôle de page d'honneur pour la reine mère. Les pages d'honneur, choisis parmi les fils des proches de la reine et de l'organe royal, sont chargés, pendant deux ou trois ans entre leurs 12 et 15 ans, de porter la lourde traîne de la robe de la monarque dans certaines occasions officielles. Mission que le jeune vicomte en début de mandat avait parfaitement accomplie avec trois camarades, déposant le manteau sur les marches au moment où la monarque s'asseyait sur le trône.
Après la cérémonie dans la Chambre des Lords, les trois autres pages - Charles Armstrong-Jones, Arthur Chatto et Hugo Bertie - ont repris leur fardeau sans lui. Plus de peur que de mal le concernant, selon des commentaires de personnes l'ayant pris en charge.
Ce jeudi, la reine Elizabeth II arrive en France avec son époux le duc d'Edimbourg, d'abord à Paris, puis en Normandie à l'occasion des cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement.