Avec son entreprise Shauna Events, Magali Berdah s'est fait une place de choix dans le milieu digital et des réseaux sociaux en accompagnant des personnalités parmi lesquelles Nabilla Benattia ou Jazz Correia. Femme d'affaires aux multiples facettes, elle s'est lancée pendant la campagne électorale dans l'interview de personnalités politiques. Elle a déjà interrogé Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, des vidéos dévoilées sur sa chaîne YouTube. "Je suis bienveillante, je ne suis pas là pour les juger et les condamner mais pour apprendre et comprendre", avait-elle précisé à Libération. Pour clore son aventure à la veille du second tour, elle a eu le privilège d'interroger le président sortant Emmanuel Macron, une rencontre en toute simplicité et sincérité.
L'influente Magali Berdah a choisi plusieurs angles pour son entretien avec Emmanuel Macron, président de la République en exercice qui se présente pour un nouveau mandat, avec comme adversaire la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen : le vote des jeunes qui ont penché lors du premier tour pour l'extrême droite, Jean-Luc Mélenchon ou les abstentionnistes. Le dirigeant a pu prendre le temps de développer son avis sur les choix de la jeune génération : la dangerosité de l'extrême droite qui exclut et avec qui "il n'y a pas de comparaison possible". Par ailleurs, il comprend la colère contre les injustices sociales et la lutte pour l'écologie, tout comme il a des mots pour les abstentionnistes : "S'abstenir c'est laisser les autres choisir pour soi." Il explicite avec précision également en quoi les idées de Marine Le Pen ne correspondent pas au triptyque de la France "liberté, égalité, fraternité".
Interrogé sur son futur gouvernement en cas de réélection, Emmanuel Macron veut continuer de collaborer avec des gens de gauche, de droite et issus de la société civile comme il l'a déjà fait. Magali Berdah propose à son interlocuteur la création d'un véritable ministère des réseaux sociaux, estimant que le harcèlement en ligne est un des grands maux de la société contemporaine. "Je suis d'accord, il y en a plein des fléaux sur les réseaux. Cédric O (...) est en charge de cela." Il cite notamment le numéro 3018 mis en place pour offrir aide et écoute aux victimes des dérives des réseaux et assure qu'il prend la question avec le plus grand sérieux. Pour Magali Berdah, cette question a toute son importance. L'aînée de ses trois filles, Shauna, 14 ans, en a été victime et a dû être déscolarisée. L'entrepreneuse se propose d'ailleurs au ministère, mais son interlocuteur étant superstitieux, il ne préfère pas s'avancer avant le vote de dimanche 24 avril, tout en promettant de réfléchir à l'idée d'un ministère dédié. Un sujet qui tient également énormément à coeur de la première dame Brigitte Macron, ancienne enseignante qui a sensibilisé sur cette question durant le quinquennat de son mari.