Réactualisation : L'appel à la révolution d'Eric Cantona continue de faire le buzz. Tandis qu'Olivier Besancenot trouve l'idée "séduisante", Christine Lagarde n'est pas de cet avis. Lors d'une conférence de presse, mercredi à Paris, la ministre de l'Économie a estimé que Cantona "n'est pas à une provocation près" : "Chacun son métier. Il y en a qui jouent magnifiquement au football, je ne m'y risquerai pas. Je pense qu'il faut intervenir chacun dans ses compétences. C'est un immense footballeur, pas sûr qu'il faille le suivre dans toutes ses suggestions non plus."
Des internautes ont suivi l'idée de Cantona à la lettre et lancé un appel à la population à vider ses comptes, le 7 décembre prochain, dans l'espoir de voir le système bancaire s'effondrer. 22 000 utilisateurs ont annoncé, sur l'évènement Facebook consacré, vouloir le faire.
Le 23 novembre : Eric Cantona jouit d'une popularité assez exceptionnelle. Il peut remercier ses années foot - il est un dieu en Angleterre depuis qu'il a porté les couleurs de Manchester United - et se targuer d'une reconversion inédite dans le métier d'acteur. Ses mots ont du poids, c'est sans doute la raison pour laquelle il est le porte-parole de la nouvelle campagne choc de la fondation Abbé Pierre pour éradiquer le mal-logement. C'est ce charisme également qui explique le buzz d'une récente interview de l'acteur, qui propose sa méthode pour... faire la révolution.
Eric Cantona s'exprime devant la caméra de Presse Océan, quotidien régional de Loire-Atlantique, et déclare qu'il est "difficile d'être complètement heureux" dans le monde dans lequel on vit, qu'il est "impossible de na pas voir la misère" autour de soi, "à moins de vivre dans un cocon". Il évoque aussi le peu d'efficacité d'aller manifester dans la rue et propose une solution, pour le moins radicale : "Pour parler de la révolution, on va pas prendre les armes, on va pas aller tuer des gens. Il y a une chose très simple à faire (...) Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Donc il peut être détruit par les banques."
"Au lieu d'aller dans les rues faire des kilomètres (pour manifester), tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent. Et s'il y a 20 millions de personnes qui retirent leur argent, le système s'écroule : pas d'arme, pas de sang, rien du tout. À la Spaggiari", ajoute-t-il avec un sourire, référence à Albert Spaggiari, auteur du "casse du siècle" d'une banque à Nice en 1976. Son histoire a donné lieu à Sans arme, ni haine, ni violence un film de et avec Jean-Paul Rouve.
Eric Cantona, qui vient de tourner avec son épouse et maman de son fils Emir, Rachida Brakni, sous la direction de l'ancienne star du X, HPG, a déjà convaincu des milliers d'internautes prêts à faire la révolution par les banques. La vidéo est relayée et traduite en plusieurs langues sur le web et une date, le 7 décembre, a été choisie pour mettre en oeuvre le plan de Canto. Sur Facebook, un événement a même été créé et 11 000 personnes ont déjà promis d'y participer. Déjà de quoi inquiéter les banques ?
Eric Cantona ou le messie malgré lui... à noter qu'il est actuellement en tournage au Luxembourg dans le polar De Force avec Isabelle Adjani.