Connu pour son franc-parler et sa capacité à rebondir d'un sujet à l'autre en y exprimant un avis assuré, Eric Cantona a fait le bonheur de So Film qui lui accordait un long entretien. L'ex-star du ballon rond que l'on surnommait The King, reconverti en acteur, a passé au crible l'actualité, encensant l'Angleterre et son cinéaste engagé Ken Loach, pestant contre l'humour français ou les actrices de La Vie d'Adèle...
Eric Cantona n'a pas manqué de donner son avis sur la polémique qui a touché le film autour du calvaire subit par les actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. "Donc elles se plaignent de quoi ? Elles devraient le remercier d'avoir fait un film comme ça. Régler ses comptes via la presse, c'est pour les faibles", lâche-t-il, qualifiant les deux comédiennes "d'enfants". De quoi donner faire écho à "ce monde du cinéma capricieux" qu'il dénonce.
Grande gueule à la franchise salvatrice, Eric Cantona n'est pas du genre espiègle. Celui qui dit haïr "ces gens qui essaient de faire culpabiliser les autres" n'a pas sa langue dans sa poche. A peine lui a-t-on demandé pourquoi il est devenu acteur que quelques lignes plus loin, Eric Cantona est déjà en train de tonner. "Qui on est pour donner des leçons ? La France est en position de donner des leçons à qui que ce soit ? Faire sauter le Rainbow Warrior, ce n'est pas un problème ?", se questionne l'acteur qui met alors la France dans le même sac qu'Israël ou les États-Unis, "des pays démocratiques, chez eux, mais il faut voir ce qu'ils font ailleurs".
Engagé, Eric Cantona avait trouvé en Ken Loach un modèle d'honnêteté. "Sur un plateau avec lui, tout le monde est logé à la même enseigne, raconte l'acteur. Loach, si tu lui réserves un billet d'avion Paris-Londres en première classe, il n'accepte pas". Une des plus belles rencontres de sa vie aura été ce cinéaste avec qui il a tourné Looking For Eric. Mais le King n'oublie pas un autre grand homme de sa vie, Alex Ferguson, mythique entraîneur de Manchester United. "Il a réussi le plus difficile, trouver l'équilibre entre l'amour et le respect. C'était quelqu'un qu'on aimait comme un ami, qui n'avait pas besoin de gueuler parce qu'il avait une autorité naturelle", se souvient Eric Cantona.
L'Angleterre, Canto la garde toujours ancrée dans son coeur. Au cours de l'interview, il salue l'audace créatrice des Britanniques, autant en mode qu'en cinéma (il cite Full Monty ou Billy Elliot). "Nous, en France, on fait Les Seigneurs", lâche le comédien.
Interview à retrouver dans le magazine "So Film" et son 15e numéro.