Bousculant son agenda pour lancer sa campagne électorale, Eric Zemmour a annoncé officiellement être candidat pour les présidentielles 2022 ce 30 novembre 2021, tournant la page à une série de couacs et de critiques de sa précampagne. Le polémiste d'extrême-droite a donc dévoilé une vidéo, clairement inspirée de l'appel du 18 juin du général de Gaulle et composée d'images chocs et violentes, et l'a diffusé sur les réseaux sociaux. Le jour de sa déclaration de candidature, il a choisi de venir sur le plateau du journal télévisé de TF1 à 20h pour en discuter. Une intervention marquée par son agacement visible face à Gilles Bouleau, lui reprochant de ne pas avoir pu parler de son projet politique.
Au cours de son interview sur TF1 qui a duré une dizaine de minutes, Eric Zemmour est revenu sur sa précampagne. Exacerbe-t-il les tensions ? "L'histoire m'a donné raison", clame l'ancien journaliste du Figaro et de CNews. S'il assume sa référence manifeste au général de Gaulle et la mise en scène de sa vidéo, il précise que d'autres références sont présentes. Avoir utilisé des extraits sans en avoir les droits dans sa vidéo, une maladresse lui demande le présentateur ? L'essayiste balaie d'une main ces critiques en les qualifiant de querelles de juristes : "Moi, je ne m'occupe pas de cela."
La tension du candidat à la présidentiel est palpable lorsqu'il est interrogé sur son manque de sang-froid, remarquable depuis son doigt d'honneur à Marseille, réponse miroir à une passante l'insultant lors de son déplacement. Il estime avoir été harcelé pendant 24h dans la cité phocéenne, ce qui se justifie selon lui l'inélégance de son geste, puis, il clôturera le sujet en déclarant : "Est-ce que vous allez poser cette question à Emmanuel Macron ? (...) On lui a fait un doigt d'honneur, c'est pire. (...) On ne va pas passer toute l'interview dessus."
Après avoir évoqué les parrainages nécessaires - il estime en avoir entre 250 et 300, Eric Zemmour réagit sur la figure de Joséphine Baker, ayant choisi de se porter officiellement candidat le jour de sa panthéonisation, il souligne qu'elle avait un prénom français, allusion à la polémique qu'il avait initié face à Hapsatou Sy, et clame qu'elle est un modèle d'assimilation qu'il veut retrouver.
Interrogé sur ses condamnations pour incitation à la haine, le choix du Premier ministre, son rapport avec les femmes et les Musulmans de France, l'homme politique conseillé par la controversée Sarah Knafo rappellera qu'il n'est plus un écrivain, mais un homme en lice pour les présidentielles. L'entretien s'achève par Gilles Bouleau mais le candidat le coupe : "Je trouve simplement qu'il n'y a pas eu de questions sur mon projet, je le regrette (...) C'était le moment où jamais." Ce à quoi son interlocuteur répond : "Une partie de notre entretien avait trait à votre programme." Eric Zemmour le réfute : "Il me semble que non."