"Mes chers compatriotes, je suis candidat à l'élection présidentielle", a déclaré officiellement Eric Zemmour ce mardi 30 novembre 2021, les yeux presque continuellement rivés sur ses notes. Comme annoncé, il a choisi de dévoiler sa candidature après un enchaînement de situations compliquées, via une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube et relayée sur son compte Twitter. Sur la musique dramatique de la 7e Symphonie de Beethoven, le polémiste d'extrême-droite âgé de 63 ans a donc clairement annoncé sa participation aux présidentielles 2022. Une date qui correspond à celle du dernier débat des candidats à la primaire des Républicains. Il sera sur TF1 lors du journal télévisé de 20h ce même soir.
Devant un micro et une bibliothèque bien remplie, l'essayiste a mis en scène un décor qui rappelle celui de l'appel du 18 juin du Général de Gaulle, personnalité qu'il a souvent citée, comme Pétain. Cette fois-ci, le nom du maréchal n'est toutefois pas évoqué, Eric Zemmour a préféré parler de Jeanne d'Arc, Clémenceau, La Fontaine, Johnny Hallyday et Jean-Paul Belmondo pour illustrer la grandeur de la France qu'il faudrait selon lui retrouver.
Naviguant sur les peurs avec des images chocs, des vidéos d'émeutes et de violences, utilisant un champ lexical qui correspond à sa théorie du "grand remplacement", l'auteur millionaire de La France n'a pas dit son dernier mot se présente comme le sauveur des pays : "Vous savez ce que je dis depuis des années. (...) J'ai décidé de prendre notre destin en main." Selon lui, l'actuel président de la République Emmanuel Macron est la "synthèse de ses deux prédécesseurs en pire" : "C'est pourquoi j'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle."
Habitué à la provocation mais pas en tant qu'homme politique, au regard de sa réaction à Marseille après le doigt d'honneur d'une passante, Eric Zemmour, conseillé notamment par sa directrice de campagne Sarah Knafo, se dit désormais prêt à se lancer dans la bataille électorale contre ce qu'il décrit comme un "monstre froid et déterminé qui cherchera à [nous] salir " : "Ils vous diront que vous êtes racistes. (...) Ils vous diront le pire sur moi, mais je tiendrai bon. Les quolibets et les crachats ne m'impressionnent pas." Il termine par la phrase de toute personnalité se présentant à la présidentielle, en la personnalisant : "Vive la République, et surtout vive la France."