Eric Zemmour vient-il de perdre une électrice, lui qui est en difficulté dans les sondages depuis plusieurs semaines, désormais cantonné à la 4e place derrière Jean-Luc Mélenchon malgré son grand meeting du Trocadéro ? Francine Floch, dit Joséphine de l'Île Maurice, une ex-actrice porno, est furieuse d'avoir été écartée du parti Reconquête ! en raison de son métier passé.
C'est le Dauphiné Libéré qui a révélé l'affaire : Francine Floch, qui a fait carrière dans le milieu des films X de 1997 à 2008, a été écartée du bureau départemental du parti en Ardèche, où elle siégeait. Et, dans sa chute, elle n'est pas seule puisque son mari Didier - ex-animateur radio et producteur des films de son épouse - a lui aussi été remercié. Séduits par la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle, tous deux avaient proposé leurs services à Reconquête ! en fin d'année dernière, Didier Floch devenant alors secrétaire général du parti en Ardèche, où ils habitent. Mais, en février dernier, le coordonnateur départemental du parti leur a demandé de fermer deux blogs évoquant la carrière de l'épouse dans le X et une condamnation ancienne du mari, qui ne figure plus à son casier judiciaire. Justifiant de cette réhabilitation, Didier Floch a refusé d'obtempérer, tout comme sa femme souligne l'AFP.
Face à cette situation délicate, d'un point de vue de l'image puisqu'il n'y a absolument rien d'illégal à avoir travaillé dans le porno, leur cas a été examiné par le bureau ardéchois de Reconquête ! et, dans la foulée, les autres membres ont démissionné afin qu'un nouveau bureau soit constitué sans le couple. Un camouflet pour Francine et Didier Floch qui dénoncent un "tribunal de l'Inquisition". Le couple s'indigne de son "éviction" récente du bureau départemental "au motif de l'ancienne profession, pourtant légale, de madame". Une "manoeuvre déloyale" et "inadmissible" aux yeux des deux militants, qu'ils disent avoir dénoncée en vain aux instances nationales du parti, avant de quitter Reconquête ! la semaine dernière.
Thibault Verny, coordonnateur régional du parti du clivant candidat d'extrême-droite, a réagi auprès de l'AFP : "Ils n'ont pas été écartés, il n'y a pas eu de procédure disciplinaire à leur encontre, j'ai dialogué avec eux pour essayer de trouver un compromis (...) On a fait attention à qui intégrait les bureaux départementaux, j'ai demandé de contrôler les passés de chacun pour qu'on n'ait pas de brebis galeuse ou de profil douteux, c'est ressorti à ce moment-là. La majorité du bureau était mal à l'aise et on leur a demandé de mettre leurs sites internet en stand-by quelques mois, le temps de la campagne. Ils ont refusé et j'ai été contraint de demander la formation d'un nouveau bureau", a conclu le responsable.
Pour rappel, le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le dimanche 10 avril 2022.