En s'inclinant en quart de finale de l'Euro 2012 samedi 23 juin à la Donbass Arena de Donetsk, les Bleus de Laurent Blanc sont sortis par la petite porte. Et s'il est vrai que l'Espagne, leur adversaire du soir, est ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle en matière de foot, les tricolores n'ont pas su ou n'ont pas pu gêner les champions du monde et d'Europe en titre.
Ces derniers ont maîtrisé de bout en bout une équipe de France bien pâlichonne, malgré la tactique mise en place par Laurent Blanc. Exit donc Samir Nasri, qui mis à part son but polémique face à l'Angleterre, n'a jamais eu l'influence que ses qualités lui permettraient d'avoir. Le sélectionneur avait donc opté pour une équipe ultradéfensive, pour tenter de contrer les incursions ibériques. Pari manqué, les joueurs français perdant trop facilement le ballon, Karim Benzema dont on attendait beaucoup (trop peut-être), traversant cette rencontre à l'image de son Euro, comme un fantôme. Deux banderilles plantées par les Espagnols en début et fin de match ont eu raison des quelques espoirs français, trahis par leurs nerfs et leur manque d'implication.
"Nous sommes très déçus. Et encore plus quand on sort d'une compétition comme l'Euro. C'est un sentiment normal," estimait Laurent Blanc à l'issu de la rencontre, qui reconnaît que "par maladresse", les Bleus n'ont pas su mettre en difficulté la Roja d'Iker Casillas, peu inquiété sous les yeux de sa belle Sara Carbonero. "Il y avait vraiment quelque chose à faire ce soir. (...) Dans les vestiaires, les gens étaient vraiment déçus, mais l'ambiance était plus calme que mardi après la Suède" poursuivait Hatem Ben Arfa. Du côté de Karim Benzema, on voulait garder le côté positif de cette défaite : "Bien sûr qu'il y a des regrets, il y en a toujours. Ce match, on voulait le gagner, maintenant, on a atteint les quarts de finale, c'est bien, on progresse, si on n'était pas sortis des groupes, ça aurait été un fiasco." Même son de cloche chez Olivier Giroud, qui prédit à l'équipe de France "de belles journées à vivre" et note la "déception et la frustration" du groupe. "Nous n'avons pas été ridicules poursuit Yohan Cabaye, véritable révélation de cet Euro. On n'a pas à rougir de notre défaite, on n'a pas à rougir de notre Euro. Il y a eu de belles choses à chaque match, de très belles choses même."
Mais si la France s'est logiquement inclinée en quart de finale contre plus forte qu'elle, elle aura réussi à renouer un lien avec son public et ses supporters, puisqu'ils étaient 11,3 millions de téléspectateurs à se trouver derrière leur écran ce samedi. Mais les sorties plus que douteuses de Samir Nasri et l'image renvoyée par certains joueurs pourraient lui être préjudiciables.
Désormais, se pose la question de Laurent Blanc. Le sélectionneur est en fin de contrat et son bilan est mitigé, avec une série de 23 victoires mais un Euro décevant, avec une victoire, un nul et deux défaites dont une pathétique face à la Suède. Celui-ci voulait négocier bien avant l'Euro une éventuelle prolongation, une demande refusée par le boss de la Fédération, Noël Le Graët. Une situation polémique qui avait fait couler beaucoup d'encre. Libre de s'engager avec un club, Laurent Blanc n'est pas certains de poursuivre l'aventure tricolore, entre résultats mitigés, comportements outranciers de certains joueurs et manque de respect à son égard de la FFF. S'il ne dit mot sur son avenir, Karim Benzema estime qu'il doit rester pour préparer l'équipe de France à la prochaine coupe du monde au Brésil en 2014. Réponse avant le 15 août prochain, date à laquelle l'équipe de France disputera un match amical face à l'Uruguay au Havre.