Deuxième étape de l'opération rachat lancée par le roi Juan Carlos Ier d'Espagne en ce début d'année 2013, après un millésime 2012 désastreux qui sera difficile à faire oublier, la Maison royale a annoncé une réduction de sa liste civile.
La dotation financière allouée par le gouvernement s'établit pour 2013 à 7,93 millions d'euros, son montant le plus bas depuis 2005. A la faveur d'une réduction de 4% par rapport à 2012 (8 264 268 euros), le budget de la monarchie passe sous la barre des huit millions d'euros.
Durement ébranlée en 2012 par les scandales, en particulier le voyage privé du monarque au Botswana (une chasse à l'éléphant dont ont résulté une hospitalisation, des excuses publiques inédites ou encore une destitution de la WWF Espagne) et le scandale Noos (le gendre du roi, Iñaki Urdangarin, est inculpé dans une affaire de détournement de fonds), la Maison royale fait un effort pour reconquérir l'opinion publique, qui a manifesté sa désapprobation par un désaveu sans précédent de ses royaux, dont la cote de popularité a brutalement chuté. Et après avoir pris la décision inédite de communiquer les comptes royaux en décembre 2011, en réponse à l'affaire de corruption touchant son gendre et au climat économique inquiétant de son pays, le roi Juan Carlos, qui a commencé l'année 2013 en donnant sa première interview télévisée en douze ans dans le but de reconquérir les faveurs de ses compatriotes, fait un nouveau geste...
Certes, son propre salaire et celui de son fils le prince Felipe demeurent inchangés, le souverain percevant (en brut, imposé à hauteur de 40%) 292 752 euros (un traitement de 140 519 euros et 152 233 euros de frais de représentation) et l'héritier du trône 146 376 euros, comme en 2012. En revanche, la rétribution globale des autres membres de la famille royale (la reine Sofia, la princesse Letizia et les infantes Elena et Cristina), qui perçoivent une certaine somme pour frais de représentation en fonction des événements officiels auxquels ils prennent part, est minorée de 55 000 euros (soit 7,29%), s'élevant à 699 128 euros (un peu moins de 10% du budget global va au traitement des royaux). Or, Elena, Cristina et Iñaki Urdangarin ne font plus partie de l'agenda officiel depuis un an, la Maison royale s'étant recentrée, cure d'austérité oblige, sur le couple royal et le couple princier héritier.
Parmi les autres postes revus à la baisse, on note une baisse de 96 000 euros du budget destiné aux réceptions officielles (occasions protocolaires et de représentation), et de 80 000 euros pour celui consacré à la productivité et au dévouement des fonctionnaires de la Maison royale ainsi qu'aux organismes publics prestataires. Par ailleurs, le parc automobile royal a été considérablement réduit, passant de 72 à 45 véhicules. Une manière de montrer l'exemple (les Belges aimeraient probablement que leur roi, Albert II, le suive...), alors que le roi a demandé depuis l'an dernier aux services de l'État de suivre le mouvement de réduction des dépenses. A noter que le budget de la Maison royale, acté selon la Constitution de 1978, n'inclut pas les dépenses relevant de la sécurité des royaux ni les frais du Patrimoine National (coûts liés à l'entretien des possessions de l'État mises à la disposition de la famille royale, comme ses résidences, pour ses activités officielles).