Le 30 novembre 2013, Hollywood et les fans de la franchise Fast & Furious apprenaient, dévastés, la mort de Paul Walker, victime d'un tragique crash de voiture près de Los Angeles. L'acteur profitait alors d'un break sur le tournage du septième volet destiné à permettre aux membres de l'équipe du film de retrouver leurs familles respectives pour Thanksgiving. Il devait ensuite reprendre la route des plateaux de tournage direction Atlanta, puis Abu Dhabi. Malheureusement, il n'en sera rien.
Pendant les semaines qui ont suivi, Universal Pictures a retourné le problème dans tous les sens : comment remplacer le regretté Paul Walker, interprète du personnage principal, Brian O'Conner ? Pour des raisons aussi économiques qu'éthiques, il était hors de question de jeter le film aux oubliettes. Furious 7 se fera, mais avec des effets spéciaux supplémentaires pour remplacer Paul Walker dans les dernières scènes qu'il lui restait à faire. Pour se simplifier la tâche, Universal Pictures fait appel à Cody et Caleb Walker, les petits frères de l'acteur, en guise de doublures.
The Hollywood Reporter révèle que c'est la Weta Digital, société d'effets spéciaux de Peter Jackson - notamment connue pour ses talents en matière de motion capture - qui a planché sur la question Paul Walker. Si Universal et la Weta ont refusé de commenter les petits secrets de tournage, THR croit savoir que les CGI (le terme générique anglais pour "effets spéciaux") ont été utilisés sur des rushs dénichés dans d'anciens Fast & Furious. Le processus est similaire à celui employé par la production de Gladiator (Oscar du meilleur en 2000) pour pallier la mort d'Oliver Reed (le vendeur d'esclaves Proximo), victime d'une crise cardiaque après une ultime cuite dans un bar sur le tournage du film à Malte. En somme, on peut parler de l'usage de prises de vues laissées au placard et recréées de manière digitale en post-production, avec notamment l'animation de la bouche. Le résultat final est bluffant, et personne ne saurait déceler le vrai Oliver Reed du faux.
"Grâce à des scènes non utilisées que nous avions de précédents films, et l'utilisation d'une nouvelle technologie, nous avons été capables de finir le film inspiré par l'esprit de Paul et faire à son personnage un adieu cinématographique parfait", commentait il y a quelques mois le producteur Neal H. Moritz. De son côté, James Wan (le réalisateur) est resté vague lui aussi : "Je ne vais dire spécifiquement ce qu'il en est, parce que je crois qu'il est important que les gens n'aillent pas voir le film en se demandant où est Paul et où il n'est pas. (...) J'ai voulu utiliser le véritable Paul au maximum. Et si cela passe par le fait de voler un regard dans de précédents films par exemple, alors qu'il en soit ainsi. Je pense que c'est ce qu'il aurait voulu."
Mais d'après The Hollywood Reporter, la performance technique de la Weta pour animer un Paul Walker physiquement absent devant la caméra soulève une problématique. Selon le magazine américain, ce travail avant-gardiste laisse à penser qu'il sera envisagaeable, dans le futur, de recréer des acteurs morts si besoin et qu'il sera quasiment impossible pour le spectateur de s'en rendre compte.