Enième provocation ou acharnement médiatique ? Réuni avec ses parents, sa soeur et son beau-frère à l'occasion des cérémonies de la Fête du Roi à Bruxelles mardi 15 novembre 2016, le prince Laurent de Belgique a de nouveau été au coeur de la controverse - à tort ou à raison, chacun se fera son idée. En cause : son arrivée glaciale devant la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule...
Comme le veut la tradition, les membres de la famille royale moins le souverain en exercice et son épouse se sont présentés dans la matinée pour assister au Te Deum chanté en la cathédrale en cette occasion, 150 ans après l'instauration de la célébration le jour de la Saint-Leopold, prénom de plusieurs des monarques belges. Tandis que le roi Philippe se trouvait précisément à des milliers de kilomètres de là, visitant le même jour une base militaire aérienne en Jordanie au côté du roi Abdullah II (leurs épouses respectives, la reine Mathilde et la reine Rania, sont elles-mêmes alliées dans l'effort de coopération internationale pour répondre à la crise des réfugiés syriens), le roi Albert II et la reine Paola y faisaient donc une apparition événement, eux dont la vie publique a drastiquement diminué depuis l'abdication de l'ancien souverain au profit de son fils aîné en 2013.
Trois jours après son passage à Paris pour la projection au cinéma Arlequin du film Retour à la vie abordant le thème de l'exploitation des enfants (la reine Paola y était présente en tant que Présidente du comité de parrainage de Missing Children Europe), le couple royal était rejoint au pied des marches de la cathédrale par sa fille la princesse Astrid et son mari le prince Lorenz. Des retrouvailles très chaleureuses, émaillées de bises et d'étreintes. Puis le quatuor, avant de pénétrer dans l'édifice religieux, attendait guettait l'arrivée du prince Laurent. Une arrivée qui a beaucoup interpellé les médias nationaux, puisque l'électron libre de la famille royale belge, absent en 2015, n'a salué aucun de ses proches ni eu pour eux le moindre regard en sortant de la voiture qui l'avait amené. Malgré la sollicitude de sa mère et les visages qui semblaient préoccupés d'Albert, Astrid et Lorenz, Laurent est resté dans sa bulle, se contentant de serrer la main de l'homme d'église.
Sur les réseaux sociaux comme dans les commentaires des articles de presse, partisans et détracteurs du mouton noir de la famille royale belge s'opposent : il y a ceux qui restent fidèles à ce prince populaire, perçu comme plus proche des Belges que son entourage et ami des bêtes militant, et ceux qui ne veulent pas passer l'éponge sur ses nombreuses frasques et le fait qu'il perçoit de coquets émoluments aux frais du contribuable pour sa fonction royale.
La scène de son arrivée à la cathédrale ravive surtout les interrogations concernant l'ambiance au sein de la famille royale, en particulier depuis l'avènement du roi Philippe en juillet 2013 et la grave pneumonie dont le prince Laurent a été victime en 2014 : une fois tiré d'affaire, le quinquagénaire avait donné un coup de semonce assez violent en affirmant qu'il n'avait "plus besoin de ses parents", dans une atmosphère on ne peut plus délétère.
La suite des célébrations s'est poursuivie comme de coutume au Palais de la Nation pour la traditionnelle cérémonie laïque de la Fête du Roi. Inutile de préciser que, devant les médias, Laurent n'était guère plus liant ni plus souriant.