France Gall était dans sa loge, elle s'apprêtait à venir saluer le public du Palais des sports, où se joue actuellement sa comédie musicale Résiste, hommage au regretté Michel Berger, quand elle a découvert avec effroi la tragique nouvelle des attentats de Paris, le 13 novembre.
"Je ne savais pas si je pourrais monter sur scène en fin de spectacle pour saluer. Mais faire comme si de rien n'était devant une salle en délire, qui n'était pas au courant...", a-t-elle expliqué lors d'une interview avec le magazine Gala, en kiosque cette semaine. Mais pour la chanteuse française de 68 ans et célèbre interprète du titre culte, Résiste, hors de question de faire semblant. "J'y suis allée les larmes aux yeux. Je pensais à toutes ces victimes", s'est-elle souvenue le coeur encore chargé d'émotion.
La célèbre blonde, dont le nom du spectacle prend tout son sens à la lumière de ces sanglants événements, a assuré qu'il ne faut pas cesser de vivre, même face à la peur, qu'elle comprend et partage. "Moi-même je la ressens. Mais l'idée, c'est de la surmonter. Il ne faut pas avoir peur de revivre ou de faire son métier. On ne veut pas changer notre manière de vivre. On veut continuer de partager ces moments de bonheur ensemble, en concert ou ailleurs. On a voulu nous priver de ces bonheurs. Ils ont échoué."
Continuer d'offrir du bonheur aux gens, c'est sa manière à elle de résister. La chanteuse française, qui concède que "la vie lui a appris beaucoup de choses" et qu'elle "en apprend encore", préfère "regarder du côté du sourire". À cette génération du Bataclan meurtrie et blessée, France Gall a "envie de lui dire qu'on n'est pas les seuls". Et de déclarer : "D'autres pays vivent avec cette menace." Et certains bien plus que d'autres : en attestent les récents attentats qui ont touché non seulement la France, mais aussi la Tunisie, le Liban et le Mali.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de France Gall dans le magazine Gala, en kiosque cette semaine.
Coline Chavaroche