Mercredi 15 juin, la commission mixte paritaire du Parlement prendra des décisions sur les dispositifs de la "loi création" soutenue par la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay. L'enjeu est de taille puisqu'il en va de la survie du quota de 40% de chansons françaises imposé aux radios depuis 1996. Une pétition d'artistes a déjà réuni pas moins de 1 800 signatures, dont celles de Francis Cabrel, Nolwenn Leroy ou Carla Bruni...
Il ne veulent pas écouter "Rihanna en permanence", comme l'explique Axel Bauer dans le JDD, et ils le font donc clairement savoir. Outre la tribune publiée par Francis Cabrel dans La Dépêche du midi, pour réclamer des heures de diffusion "décentes", le combat porte donc sur un maintien du quota de 40% de chansons françaises à la radio. La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) a lancé une pétition pour faire bouger les lignes quant à l'article 11 ter de la "loi création" qui prévoit une baisse de 5 points du quota si les radios s'engagent à diffuser 45% de nouveautés et ne pas dépasser la limite de 150 diffusions par mois d'un même titre (francophone ou anglophone). En outre, si la ministre accorde cette baisse, elle compte dans le même temps plafonner les rotations des titres sur les antennes, ce qui signifie que les radios ne pourront plus tricher pour atteindre le quota légal en se contentant de jouer plusieurs fois par jour une petite poignée de titres francophones. Les radios sont en colère et les artistes pas assez satisfaits...
La pétition de la Sacem compte les signatures de figures phares de l'industrie du disque comme Francis Cabrel, Nolwenn Leroy, Carla Bruni, Jean-Jacques Goldman, Renaud, Alain Souchon, M. Pokora ou encore Charles Aznavour, Thomas Dutronc, Maxime Le Forestier, Benjamin Biolay, Enrico Macias, Oxmo Puccino, Maurane... La liste complète est à lire sur le site du JDD.
Très remontées contre les radios qui veulent changer les règles du jeu, les stars se sont exprimées. "Le matraquage d'un ou deux titres sur certaines antennes, c'est effrayant et contre-productif, cela relève du dressage", affirme Juliette au JDD. De son côté, Keren Ann déclare : "Les radios sont des espaces de découverte. Il me paraît crucial qu'elles soient incitées à le rester. Énormément d'artistes manquent de lieux et de plateformes pour se faire connaître."
Thomas Montet