Après Gerard Depardieu, une nouvelle figure de la France va-t-elle prendre une autre nationalité ? L'Allemagne pourrait en effet bientôt compter sur un nouveau citoyen bien connu du public tricolore : Franck Ribéry. C'est ce qu'a sous-entendu la star du Bayern Munich dans une interview au quotidien allemand Bild, où elle confie songer à "prendre la nationalité" allemande...
"Nous aimons la mentalité allemande"
Depuis hier, on ne parle - presque - que de ça outre-Rhin. Difficile en effet de rater la une de Bild sur lequel figure le portrait de Franck Ribéry et un titre qui en dit long : "Ribéry veut devenir allemand." Et au fil des pages, c'est en substance, le message que l'ex-star des Bleus a voulu faire passer. "Pourquoi ne pas prendre un jour la nationalité allemande ?", déclare ainsi "Kaiser Franck". La raison principale ? Le natif de Boulogne-sur-Mer et toute sa famille sont désormais comme chez eux en Bavière. "Si je le faisais, ce serait pour ma famille, pour l'avenir. J'ai acheté une très belle maison. Nous aimons la mentalité allemande. J'aime ça. Mes enfants sont bien à l'école, ont des amis allemands. (...) Mon fils Saif [3 ans, NDLR] est né en Allemagne", dit-il.
Au point que Franck Ribéry l'imagine porter un jour la tunique de la Nationalmannschaft plutôt que celle des Bleus que son papa a pourtant revêtue à 81 reprises. "Il pourrait envisager de jouer pour l'Allemagne. Je m'entraîne déjà avec lui dans le jardin", raconte l'ex-attaquant fougueux de l'OM. En sous-texte, on trouve toutefois la nouvelle preuve qu'une véritable cassure a eu lieu entre Ch'ti Franck et l'équipe de France. Déjà notoire depuis l'affaire Zahia et le feuilleton Knysna en 2010, le malaise avait resurgi avant le Mondial au Brésil cet été. Blessé au dos, le joueur-vedette du Bayern Munich était entré en conflit avec le staff médical des Bleus, souhaitant se faire soigner par le médecin de son club, avant de devoir renoncer à la Coupe du monde et à prendre une étonnante retraite internationale, à deux ans d'un Euro 2016 à domicile.
Sa rupture avec l'équipe de France
"J'ai été touché, vraiment touché par ce qui s'est passé avant la Coupe du monde de 2014", répète ainsi Franck Ribéry (32 ans). Visiblement encore amer par le sort réservé par le staff de Didier Deschamps, déjà en guerre avec son grand copain en dehors du terrain Samir Nasri, le numéro 7 du Bayern rappelle ainsi son rôle dans les matchs qualificatifs des Bleus pour le Mondial. "C'est grâce à moi que la France a été qualifiée pour le Mondial. Mais tout cela est définitivement passé", nuance-t-il, cité par Le Monde. Pas de quoi surprendre toutefois Noël Le Graët, président de la FFF : "Il est heureux au Bayern et en Allemagne. Je ne suis pas choqué, il a du plaisir à vivre là-bas", a-t-il dit à Sud Radio.
Qu'il est donc loin, le temps où avec son épouse Wahiba, mère de ses trois enfants, Franck Ribéry avait du mal à s'acclimater à la vie munichoise. Une ville et un club qui, à son arrivée en juillet 2007, ne devait être qu'une rampe de lancement vers un grand club anglais ou espagnol comme le Real Madrid, où Kaiser Franck a failli poser ses valises en 2009. Mais plus encore que son bonheur en Allemagne, où il est devenu un habitué de la fête de la bière en tenue bavaroise, on sent chez le joueur un ras-le-bol de l'environnement français. Dans Bild, il ne se prive ainsi pas d'égratigner la presse de son pays, à qui il refuse de parler depuis sa décevante troisième place au Ballon d'or début 2014. C'est France Football qui en prend pour son grade, après avoir annoncé qu'il gagnait 14,8 millions d'euros par an. "Comment peuvent-ils le savoir ? C'est absurde. (...) Je ne lis rien et ne regarde aucune information de France", dit-il.
Un test de langue pour "Kaiser Franck"
Pour obtenir la double nationalité franco-allemande, être l'idole des supporters du Bayern Munich ne suffira toutefois pas pour Franck Ribéry. Comme le rappelle Le Parisien, l'ex-star des Bleus devra justifier d'au moins huit ans de séjour sur le territoire - ce qu'il atteindra cet été - et devra réussir un examen de naturalisation, un questionnaire général sur les institutions et le fonctionnement du pays, ou encore un test de langue. Les mauvaises langues diront qu'il n'aura pas de mal à mieux parler l'allemand que le français...