"J'ai fait le con", "j'ai été nul", "les gens peuvent m'en vouloir" : bientôt un an après une conférence de presse lunaire entérinant en mars 2011 son retour en équipe de France après sa mise au ban suite au scandale de Knysna, avec la lecture flagellatoire de son mea culpa ("Je me suis planté, je me suis perdu, je souffre...") devant des journalistes incrédules, Franck Ribéry se présente "comme vous ne l'avez jamais lu ou entendu". Telle est du moins la promesse faite par L'Equipe Mag, annonçant son édition de samedi 11 février. Après avoir boycotté la presse française, Ribéry y revient - quelques mois avant l'Euro 2012 - pour se raconter comme jamais. Excellent timing, d'autant plus qu'il a échoué récemment à faire interdire une biographie non autorisée.
Une promesse qui semble en passe d'être tenue dès les premiers extraits, ne serait-ce qu'au regard de l'affaire Zahia, dans le cadre de laquelle le milieu de terrain international du Bayern Munich a été mis en examen pour "sollicitation de prostituée mineure". Alors qu'il ne faisait l'an dernier qu'effleurer ce sujet délétère, parlant d'un "grand problème privé avant la Coupe du monde" et retenant le mal fait à sa femme Wahiba, il ne renonce pas devant l'obstacle et, évoquant les conséquences sur sa famille et sur le public, il déclare cette fois : "J'ai fait le con comme jamais je n'avais fait le con."
Dans sa volonté de tourner la page et de se projeter pleinement vers l'Euro 2012, il accepte également de revenir sur les événements de la Coupe du monde 2010, à la même période : "J'ai été nul à la Coupe du monde, et pour ça, les gens peuvent m'en vouloir. Pas pour les autres histoires." Une mise en situation de martyr d'un point de vue sportif, mais un plaidoyer concernant l'extra-sportif (les clans en EdF, ses relations avec Yoann Gourcuff, la mutinerie de Knysna...) ?
Malgré les récents vents contraires (sa biographie non autorisée, l'usurpation d'identité dont Wahiba et lui ont été victimes, les 3 millions d'euros qu'il a été condamné à verser à son ancien agent, l'embrouille avec Guy Carlier), Franck Ribéry, 28 ans, semble en pleine bourre : "C'est reparti dans le bon sens. (...) Je m'éclate de nouveau [à Munich], les gens me sourient et me tapent dans le dos." Avec le Bayern, il a effectivement retrouvé une carburation de très haut niveau même si le club bavarois peine à conquérir durablement la première place de Bundesliga. Et si L'Equipe Mag portraiture un Ribéry "mûr" et "réfléchi", l'intéressé n'en a pas moins le sang chaud pour autant, comme on a pu le constater mercredi en Coupe d'Allemagne contre Stuttgart. Furieux de se faire remplacer à la 83e minute, manifestement pas d'humeur à quitter la pelouse après avoir marqué un but pour les siens, il s'est méchamment énervé, et ses coéquipiers ont dû le ramener à la raison tandis que le public commençait à gronder.
Les confidences inédites de Franck Ribéry, à découvrir dans L'Equipe Mag du 11 février 2012