C'est le choc littéraire et politique de la semaine, la sortie surprise, jeudi, du livre de Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment. Le livre d'une femme blessée, humiliée publiquement, qui se demande si l'homme dont elle a partagé la vie durant neuf ans l'a vraiment aimée un jour. Dans ces quelque 320 pages, la journaliste n'épargne aucunement François Hollande et remet en cause jusqu'à son engagement politique. Lors d'une conférence de presse au sommet de l'Otan à Newport, en Écosse, le président a tenu à lui répondre.
C'est une petite phrase qui passe mal et qui remet tout en cause. Dans Merci pour ce moment, Valérie Trierweiler écrit que François Hollande n'aimerait pas les pauvres qu'il surnomme les "sans-dents". Pour un président de gauche, le coup est particulièrement rude. Pour ses électeurs, n'en parlons pas. Interrogé sur la sortie de ce livre très intime, François Hollande a fermement réagi : "Je n'accepterai jamais que puisse être mis en cause ce qui est l'engagement de toute ma vie, de tout ce qui a fondé ma vie politique, mes engagements, mes responsabilités, les mandats que j'ai exercés." Le président ajoute : "Je ne laisserai pas mettre en cause la conception de mon action au service des Français, et notamment de la relation humaine que j'ai avec les plus fragiles, les plus modestes, les plus humbles, les plus pauvres, parce que je suis à leur service et parce c'est ma raison d'être, tout simplement ma raison d'être." Après avoir affirmé son intention de poursuivre son action, alors que les sondages ne le créditent que de 19% d'opinions favorables (record d'impopularité pour un président de la Ve République), François Hollande a déclaré qu'il ne répondrait "plus à aucune autre question" sur le livre de son ex-compagne.
Jeudi, la ministre de l'Écologie et grande rivale de Valérie Trierweiler, Ségolène Royal, était montée au créneau pour défendre l'engagement de François Hollande. Sur le plateau de BFMTV, la mère des quatre enfants du président n'y est pas allée par quatre chemins tout en refusant de se faire entraîner sur le terrain de la vie privée : "C'est n'importe quoi, c'est le contraire de l'engagement politique d'un grand responsable de gauche, socialiste. C'est le contraire de son identité politique, il faut être sérieux", a-t-elle répété, ajoutant enfin qu'il "faut juger les hommes politiques sur leurs actes". À gauche, beaucoup ont dénoncé les attaques "outrancières" de Valérie Trierweiler à l'encontre de François Hollande.
Reste que l'éphémère première dame a réussi son coup : Merci pour ce moment, dont la maison d'éditions Les Arènes a tiré 200 000 exemplaires, s'arrache.