François Hollande en Hollande pour la première fois de son mandat, la redondance aurait pu faire sourire l'opinion ou faciliter la prise de contact avec le roi Willem-Alexander, nouvellement intronisé le 30 avril 2013, et le personnel politique. En d'autres circonstances, sans doute. Mais en l'absence de la première dame à ses côtés, flanqué à la place d'un beau scandale qui a allègrement éclaboussé la presse internationale, jeux de mots et légèreté n'étaient pas vraiment au rendez-vous, lundi 20 janvier 2014, pour le président de la République française...
D'autant qu'il lui a fallu, immanquablement, faire face aux questions des journalistes locaux concernant l'état de sa relation avec Valérie Trierweiler après la révélation d'une liaison supposée avec l'actrice Julie Gayet. Un sujet pas du tout à l'ordre du jour de sa visite officielle, mais qui n'a pas manqué de faire irruption lors de la conférence de presse conjointe que François Hollande a tenue en fin de matinée avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte : "Valérie Trierweiler va mieux et se repose à la résidence de la Lanterne. Je n'ai pas d'autre commentaire à faire", a répondu laconiquement le chef d'État français, qui a promis dans sa première conférence de presse de 2014, à l'Élysée, de clarifier sa situation personnelle avant son déplacement aux États-Unis le 11 février.
Une parade certes attendue, mais sans doute décevante pour ses hôtes : alors que Valérie Trierweiler a quitté l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière samedi après-midi, sortant brièvement de son silence via Twitter, et continue de se reposer à la résidence présidentielle de la Lanterne, la presse néerlandaise semblait lundi matin au moins aussi intéressée par les histoires de coeur du visiteur que par les enjeux de sa visite, la première d'un président français en quatorze ans. "Valérie, c'est fini ?", titrait le premier quotidien national, De Telegraaf, qui a assidûment couvert le feuilleton depuis les révélations initiales du magazine Closer. Autre quotidien national de premier plan, l'Algemeen Dagblad s'est lui amusé avec l'image du président à scooter, mise en opposition avec une photo de Mark Rutte à vélo en comparant le président socialiste de 59 ans et le Premier ministre libéral de 46 ans.
Malgré tout, la rencontre et la poignée de main des deux dirigeants a semblé des plus cordiales, au cours de la cérémonie d'accueil organisé à 9h35 devant le palais Noordeinde à La Haye, en présence de la reine Maxima des Pays-Bas, aussi glamour que lors de la rentrée officielle du couple royal quelques jours plus tôt pour la réception du Nouvel An. Après son entrevue liminaire avec le roi Willem-Alexander, François Hollande a été présenté à Anneke Broekers-Knol et Anouchka Van Miltenburg, respectivement présidentes de la première et de la deuxième chambres du Parlement, puis s'est entretenu avec le Premier ministre Mark Rutte au ministère des Affaires générales, avant de profiter d'un déjeuner offert par le souverain. Après déjeuner, le président Hollande a visité l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, lauréate du Nobel de la paix 2013, avant de mettre le cap sur Amsterdam pour un meeting économique au Musée national de la marine, une allocution devant des ressortissants français et enfin un dîner de gala en clôture de cette visite officielle.