Vingt ans jour pour jour après avoir mis à l'honneur, le 10 décembre 1993, Nelson Mandela main dans la main avec le président sud-africain de l'époque Frederik De Klerk, conjointement distingués pour leurs efforts de réconciliation après des décennies d'Apartheid, la traditionnelle remise du prix Nobel de la Paix avait forcément une saveur amère, mardi 10 décembre 2013 à Oslo.
Et tandis que le grand monde communiait le même jour, dans un esprit à la fois solennel et festif, à Johannesburg lors de la commémoration de Madiba, disparu le 5 décembre, la capitale scandinave se souvenait avec émotion, autour du couple royal norvégien, du comité Nobel et des représentants de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OAIC, instaurée après la convention de 1997), de cette page d'histoire qui se referme : "C'est un grand honneur pour moi d'être ici vingt ans après Nelson Mandela", a déclaré le directeur de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, saluant la mémoire d'un "grand chef d'État, un homme de vision, un homme de paix". Et d'ajouter : "Il a été une source d'inspiration pour tous ceux de notre génération, et je suis sûr qu'il le restera pour les générations futures."
En l'absence du prince héritier Haakon, représentant la monarchie norvégienne en Afrique du Sud pour la cérémonie hommage à Nelson Mandela, mais aussi de son épouse, la princesse Mette-Marit, convalescente après son opération d'urgence subie en novembre en raison d'un prolapsus, le roi Harald V et la reine Sonja de Norvège assuraient seuls la présidence du gala du Nobel de la Paix 2013, au cours duquel le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland, a également exprimé son admiration pour l'icône de la liberté : "Sa victoire sur l'Apartheid, son refus de céder à l'amertume et à la soif de vengeance représentent l'une des plus grandes victoires de l'humanité. Sans aucun doute, Nelson Mandela a rempli les exigences les plus élevées du prix Nobel."
Avant la cérémonie, le couple royal avait reçu au palais M. Üzümcü, directeur de l'OIAC, auquel le comité Nobel a fait l'honneur de son prix, plus justifié que jamais en cette année qui a vu le régime syrien recourir dramatiquement aux armes chimiques.
Après le gala, la soirée s'est poursuivie comme de coutume au Grand Hotel d'Oslo par un banquet. Parmi les convives, on remarquait notamment une superbe Claire Danes. L'actrice américaine, héroïne de la série Homeland, doit assurer mercredi 11 décembre en tandem avec son confrère Aaron Eckhart l'animation du grand concert donné chaque année au Spektrum d'Oslo au lendemain de la remise du Nobel de la Paix. À la veille de remplir sa mission, succédant dans ce rôle à Sarah Jessica Parker et Gerard Butler, et à quelques jours de fêter le premier anniversaire (le 17 décembre) de son fils Cyrus, Claire Danes était déjà éblouissante au bras de Hugh Dancy, son mari depuis 2009, dans une belle robe bustier vert d'eau.
Sur la scène du Spektrum, ce sont cette année Mary J. Blige, James Blunt, Envy, Zara Larsson, Morrissey, Jake Bugg, Timbuktu ou encore Omar Souleyman qui célébreront les efforts pour faire régner la paix dans le monde.