Frédérick Bousquet : Le point sur son retour et les "progrès" de Laure Manaudou!

Pas de quoi frémir dans les maillots, à l'occasion des championnats d'Europe de natation en petit bassin d'Eindhoven, qui se sont tenus du 25 au 28 novembre 2010. Et pour cause, contrairement aux éditions 2008 et 2009, dont les cadors français avaient rapporté une belle collection de médailles (20 dont 7 en or en 2008, 11 dont 6 en or), l'armada tricolore était déplumée : point de Bousquet, Gilot, Leveaux, Duboscq... Résultat : un maigre bilan de trois médailles grâce aux filles - Lara Grangeon deux fois en bronze, Sophie de Ronchi en argent (à un centième de l'or sur 100m brasse). Mais où étaient nos champions ? Réponse : à l'entraînement.

Les ténors français avaient en effet unanimement choisi de faire l'impasse sur ce rendez-vous en petit bassin pour mieux préparer l'événement de la fin d'année : les championnats du monde en petit bassin, qui se dérouleront à Dubaï du 15 au 19 décembre.

Parmi les vedettes attendues, évidemment, Frédérick Bousquet, champion du monde en titre sur 50m nage libre (et champion d'Europe de la spécialité en petit bassin en 2009, titre qu'il n'a pas défendu cette année). Le compagnon de Laure Manaudou, laquelle a suivi son champion bien-aimé aux Etats-Unis avec leur petite Manon, se prépare pour l'heure à faire sa rentrée à l'occasion des championnats de France en petit bassin, qui débuteront vendredi à Chartres (Eure-et-Loir). Dans un contexte un peu particulier, puisque le nageur perpignanais du CN Marseille, qui s'entraîne depuis des années sur le campus des Auburn Tigers (Alabama), reviendra en compétition après avoir purgé la suspension de deux mois prononcée par la Fédération et l'Agence française antidopage en raison de son contrôle positif à l'heptaminol, un stimulant classé dans la liste des produits prohibés dans la pratique à haut niveau de son sport - le nageur avait argué de sa bonne foi en expliquant s'être procuré un médicament pour traiter une crise d'hémorroïdes sans s'assurer que sa composition était inoffensive.

Le JDD annonçait dimanche que Bousquet et les deux femmes de sa vie lèveraient le camp pour regagner la France mercredi, l'occasion de faire le point avec le nageur sur son humeur après cet incident.

Ce qui en ressort, c'est que Fred Bousquet semble un peu - et c'est logique - en manque de repères : "Je suis dans l'inconnu, observe-t-il en songeant aux Mondiaux qui approchent. Il y a un moment que je n'ai pas fait de compét'... Je vois que la concurrence commence à nager très vite. J'ai envie que ce soit mon tour."

L'athlète espère pouvoir tourner rapidement la page de son contrôle positif suite à cette "erreur de médicament", "une erreur en dix ans (...) qu'il a payée cash", même s'il ne s'attend pas à ce qu'on lui facilite les choses : "J'appréhende un peu [mon retour en France], bien sûr. Je sais que cette histoire va revenir dans les conversations. Alors je m'y prépare, sans trop me focaliser non plus. Je ne crains pas trop le regard des gens." Et de prévenir : "Les blagues, elles seront peut-être rigolotes au départ, mais les plus courtes seront les meilleures. Ceux qui me connaissent savent qu'il ne faudra pas abuser de ma patience. Et ceux qui ne me connaissent pas apprendront à me connaître..."

Pour autant, il préfère anticiper : "Je ne me fais pas d'illusion, mon étiquette va se rallonger : "le nageur Frédérick Bousquet, compagnon de Laure Manaudou, suspendu deux mois, a réussi bla-bla". Même si j'obtiens ce que je cherche aux Jeux de Londres en 2012, les compte-rendus seront teintés de ce rappel. C'est inévitable mais... je m'en fous. J'ai eu suffisamment de messages de soutien."

Il a lui-même ouvert la porte, et le JDD l'interroge évidemment au sujet de Laure Manaudou, dont le retour en bassin - un retour sans arrière-pensée, pour le seul plaisir de se faire plaisir - a déclenché une vague de désirs d'un hypothétique come-back. Réagissant aux derniers propos du directeur technique national Christian Donze, qui fut l'un des premiers à s'enflammer quand Laure replongea, et qui affirma dernièrement que Laure progressait de semaine en semaine, Frédérick Bousquet sourit : "Il est bien informé car il est proche de ses athlètes et prend des nouvelles régulièrement (...) Mais les progrès que Laure fait sont surtout en anglais ! Eux sont vraiment conséquents..."