"Ça sent le sapin d'un côté, mais c'est une grande joie." Du Gégé dans le texte. Gérard Depardieu, en grande forme, n'a pas boudé son plaisir, samedi 8 octobre, au moment de recevoir des mains de Fanny Ardant, sa partenaire dans La Femme d'à côté, le Prix Lumière 2011, au Palais des Congrès de Lyon et à la veille de la clôture, ce dimanche, du festival Lumière.
Sous le regard de Clovis Cornillac, Vahina Giocante, Laurent Gerra, Valeria Golino, Marina Vlady, Xavier Beauvois, Vincent Perez, Vincent Elbaz, Jean-Pierre Darroussin, Hippolyte Girardot, Anne Consigny, ou encore Edouard Baer, son nouvel acolyte gaulois pour le prochain épisodes des aventures cinématogaphiques d'Astérix, notre monstre sacré, près de 200 rôles à l'écran à son crédit, a avoué que cela faisait "un drôle d'effet" d'assister à une rétrospective de sa carrière, menée notamment par Bertrand Tavernier (instigateur, assisté du directeur de l'Institut Lumière et président du Festival de Cannes Thierry Frémaux, du rendez-vous ciné lyonnais, créé en 2009), lequel décrivit notamment l'exceptionnelle force dramatique de Gégé, "s'emparant de ses rôles comme à l'abordage".
"Extrêmement ému" de l'honneur qui lui était fait, le héros du jour, 62 ans, a reçu son trophée des mains du réalisateur, succédant au palmarès à Clint Eastwood (2009) et Milos Forman (2010).
Un joli point d'orgue au Festival Lumière, qui s'était ouvert avec la présentation événement et très star de The Artist, et qui aura offert au public rhodanien, du 3 au 9 octobre, 82 films et 196 projections dans 36 salles de l'agglomération, dont la projection de Falbalas (1945) en présence de Micheline Presle (89 ans) et Jean-Paul Gaultier en qualité de commentateur.
"Je n'aime pas spécialement les hommages, mais là..."
Fidèle à sa réputation d'authentique Obélix, Gérard Depardieu a profité de son passage dans la capitale des Gaules pour faire bonne chère en bonne compagnie, samedi midi. Lui qui est notamment propriétaire du restaurant La Fontaine-Gaillon à Paris s'est ainsi attablé à l'Atelier d'Yvonne, référence du monde fameux et gourmand des bouchons lyonnais, sis non loin de la place Bellecour, avec comme convives Laurent Gerra, les réalisateurs Thomas Vinterberg (Festen) et Xavier Giannoli (Quand j'étais chanteur) ainsi que Thierry Frémaux, régional de l'étape.
Se rendant à pied, histoire de digérer, au cinéma Pathé, où était projeté Sous le soleil de Satan et où il a été acclamé par le public, il y retrouva ensuite d'autres amis : Bruno Delépine et Gustave Kerven, qui le dirigèrent avec bonheur dans Mammuth, et Albert Dupontel, qui lui rendirent un premier hommage public avant les lauriers du soir.
Une journée bien remplie au cours de laquelle il a tout de même lâché quelques confidences en route, notamment au quotidien Le Parisien. Si l'affaire du pipi dans l'avion, tout juste effleurée, ne lui a inspiré que peu de réaction sinon un bon mot ("C'est derrière moi. Ce qui m'a complètement dépassé, c'est qu'une histoire pareilles suscite (...) Laissons les toilettes ouvertes !"). Avant tout, il a vanté "l'amour du cinéma" qui caractérise le Festival Lumière : "Je n'aime pas spécialement les hommages, surtout ceux me concernant. Mais là, c'est émouvant que le public ait redécouvert des films comme 1900 de Bernardo Bertolucci, qui dure cinq heures, Sous le soleil de Satan, de Maurice Pialat, un homme que j'ai tant aimé, ou Le Choix des armes, d'Alain Corneau", se réjouit-il en fustigeant d'autre part le pouvoir des studios d'Hollywood et des chaînes de télévision, qui tue le point de vue artistique du cinéma.
Entre un mot sur son tournage en cours, en Roumanie, avec Harvey Keitel et Laura Morante pour Ipu de Bogdan Dreyer ("un film ou j'incarne un simple d'esprit qui se sacrifie pour un otage pris par les Allemands pendant la guerre"), et ceux à venir (Les Turfistes, nouvelle comédie de Fabien Onteniente, puis L'Homme qui rit de Jean-Pierre Améris, adapté de Victor Hugo, et la nouvelle comédie de Karine Silla avec son compagnon Vincent Pérez, qui les emménera en Afrique), Gérard Depardieu s'enthousiasme tout particulièrement pour le retour d'Astérix à l'écran (Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté, tourné en Irlande), et, surtout, la composition de son nouveau partenaire, Edouard Baer : "Edouard Baer va être fabuleux en Astérix. Bien sûr, très différent de Christian Clavier et Clovis Cornillac. J'ai aussi découvert un réalisateur, Laurent Tirard, simple et très investi dans cette aventure de six mois. Sans compter des jeunes acteurs étonnants : Guillaume Gallienne, Vincent Lacoste. Et je n'oublie pas Catherine Deneuve et Valérie Lemercier."
Parmi les projections mettant à l'honneur Gérard Depardieu en ce dernier jour de Festival Lumière figure celle, à la Halle Tony Garnier, de Cyrano de Bergerac, en présence de Gégé-Cyrano, du réalisateur Jean-Paul Rappeneau et de Vincent Pérez. Informations et souvenirs de ce 3e Festival Lumière disponibles sur le site officiel.