La justice s'en mêle ! Alors que des dizaines de femmes ont témoigné ces dernières semaines contre le psychanalyste Gérard Miller, très connu pour ses collaborations avec Laurent Ruquier notamment, pour des faits de viols et d'agressions sexuelles entre 1993 et 2020, le parquet de Paris vient d'annoncer ouvrir une enquête préliminaire ce jeudi 22 février selon nos confrères du magazine ELLE.
Evoquant des faits "susceptibles d'être qualifiés de viols et d'agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures", le communiqué qui leur a été transmis explique notamment que l'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance faite à la personne (BRDP) après "six signalements (par courrier ou au sein d'un commissariat suivi d'un compte-rendu au parquet) de femmes déclarant avoir subi des gestes a minima sexués de la part de Gérard Miller auxquels elles relatent ne pas avoir donné leur consentement, entre 1995 et 2005".
Une mauvaise nouvelle pour le psychanalyste, qui pourrait encourir jusqu'à 20 ans de prison si les faits sont finalement jugés, notamment en raison de circonstances aggravantes comme l'âge mineur des victimes. Une très lourde peine qui pourrait bien encore s'alourdir : outre les six femmes qui ont porté plainte (on sait que deux ont dénoncé un viol, trois des agressions sexuelles), plus d'une cinquantaine ont déjà décrit les abus présumés du médecin médiatique dans les colonnes du magazine ELLE, et plus d'une dizaine auraient envoyé leur témoignage depuis.
Et presque toutes décrivent un mode de fonctionnement similaire. Jeunes, voire très jeunes, elles expliquent avoir été séduites par la personnalité du médecin. Certaines, comme Ariane, dont le prénom a été changé mais qui avait déjà témoigné plusieurs fois, l'ont contactées elles-mêmes. Pour d'autres, c'est à la sortie d'un plateau de télé que la rencontre s'est passée. Mais la suite reste la même : proposant une séance d'hypnose chez lui, place de la Nation, le père de cinq enfants aurait amené les jeunes femmes chez lui et les auraient violées ou agressées dans une pièce "japonaise" de son appartement.
"Je ne peux plus bouger, je suis comme un corps mort qui tremble, une poupée que l'on déshabille et à qui l'on peut faire faire ce qu'on veut", décrit notamment Mathilde, l'une des premières à parler, qui dénonce un viol à 19 ans en 2004. Ariane, quant à elle, a décrit une fellation imposée, quelques jours après ses 17 ans, quand Romane se rappelle de s'être réveillée nue sous un kimono après une séance d'hypnose.
Gérard Miller maintient sa défense et affirme "n'avoir jamais abusé sexuellement de quiconque". "Tout en indiquant avoir eu, tout au long de ma vie un grand nombre de rencontres, attractions ou aventures, aussi bien avec des femmes de mon âge qu'avec des femmes plus jeunes, [...] j'ai d'emblée précisé m'être toujours assuré du consentement des femmes que j'ai pu fréquenter et récusé de la façon la plus catégorique qui soit toute agression sexuelle et, à plus forte raison, tout viol", indique-t-il sur son compte X. Une version qui va désormais devoir convaincre la police...
Pour rappel, Gérard Miller est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la fin définitive de son procès.