Le tribunal correctionnel de Créteil a requis une peine de 18 mois de prison ferme contre l'ancien manager de Gims et d'autres artistes, pour avoir escroqué près de 300 000 euros à Universal Music France entre 2014 et 2016. Le prévenu connaîtra la décision finale du juge le 27 septembre prochain.
Comme le relate Le Parisien dans son édition du 1er juin 2021, de nombreuses factures ne collaient pas avec les véritables activités des différents collaborateurs. Ce manager gérait par exemple le label de Gims, Monstre Marin Corporation. Les malversations auraient commencé en 2015, lorsque Gims a obtenu un budget de 90 000 euros de la part de la major pour un projet d'album avec ses frères, Dadju, Bedjik, Afi et Saty. Une somme qu'il n'a jamais perçue puisque le projet n'a jamais vu le jour....
"Jamais de ma vie je n'ai fait de fausses factures", a promis le manager mis en cause à la barre. "C'est un milieu particulier (...) j'établis un budget pour un album et un contrôle de gestion valide, mon rôle est de fluidifier le système", s'est-il défendu, sans parvenir à convaincre le procureur général. D'autres prévenus sont mis en cause dans l'affaire : un ingénieur du son et un photographe, tous prestataires. "Je ne pouvais pas me rendre compte que c'était flou, pour moi c'était la manière de travailler dans ce milieu, pour moi, tout était fait dans un cadre professionnel", plaide ce dernier. Au final, le tribunal correction a requis des peines d'emprisonnement allant de 6 à 18 mois.
Pourtant, certains artistes expliquent que leur réputation au sein d'Universal a été dégradée par ces malversations supposées. Ce directeur artistique aurait obtenu le remboursement de frais de limousine et véhicules haut de gamme sur le dos de Vitaa. La chanteuse assure ne pas avoir fait appel à ces services : il s'agissait de fausses factures.
Le Parisien apprenait que ce patron de label aurait touché un salaire compris entre 6000 et 7000 euros par mois. En 2015, il a même acheté une villa de 350 m2 à Marrakech et, deux ans plus tard, une maison à Marne-la-Vallée, saisie jusqu'à la fin du procès. De son côté, le manager assurait que Gims lui devait 900 000 euros et que ce procès n'était qu'une distraction pour que l'artiste n'ait pas à le rembourser.