Mars 2014, Blood Ties sort aux États-Unis. Présenté quelques mois plus tôt à Cannes, puis surtout à Toronto – festival-clé pour une distribution satisfaisante en Amérique du Nord – Blood Ties, remake des Liens du sang de Jacques Maillot, s'était mis à rêver d'Hollywood et d'une destinée que peu de films français peuvent se vanter d'avoir embrassée. Guillaume Canet, passé d'acteur à réalisateur apprécié aux États-Unis, pouvait compter sur Clive Owen, Mila Kunis ou Zoe Saldana et bien sûr sa compagne, Marion Cotillard, pour booster les recettes de son drame.
Mais il n'en fut rien. Blood Ties est sorti sur 28 écrans. Deux semaines plus tard, il disparaissait de l'affiche avec à peine un peu plus de 40 000 dollars de recettes (pour 2,4 millions amassés dans le monde).
Ce week-end, Guillaume Canet participait ainsi au Jumping international de Monte-Carlo, sixième étape du prestigieux Longines Global Champions Tour. L'occasion pour lui de revenir à ses premiers amours, le cheval, loin des critiques. Il s'en explique dans une interview accordée au JDD (Journal du dimanche) : "Ce n'est pas d'ailleurs pas un hasard si cette décision [souffler, prendre du recul, NDLR] est venue après l'échec de mon dernier film américain, Blood Ties. C'est un film qui comptait pour moi."
Puis d'évoquer sa cruelle désillusion : "Je n'ai pas compris l'acharnement qu'il a subi. Je me suis demandé si ce n'est pas le moment de prendre de la distance. Le danger de ce métier, c'est de devenir aigri ou en colère. Je n'ai pas envie de le faire dans cet état d'esprit. C'est là où on commence à faire de la merde."
On était alors en droit de se demander si Guillaume Canet arrêterait le cinéma après ce cuisant revers. Ce à quoi l'intéressé répond par la négative, assurant toutefois qu'il "faut un peu de temps pour se relever après un échec". C'est donc dans le cheval que le réalisateur des Petits Mouchoirs a trouvé la paix et le réconfort...