L'image d'un accord consensuel gage d'un apaisement familial, dans le dossier de l'héritage de Johnny Hallyday, n'aura tenu que quelques heures avant que le vernis craque. Alors que Laeticia Hallyday s'était félicitée le 3 juillet 2020 par la voix de son avocat, Maître Gilles Gauer, d'être parvenue à "un accord définitif" avec Laura Smet, cette dernière avait peu goûté, dans les jours qui avaient suivi, le contenu de l'interview que la veuve de son père avait accordée à Paris Match et avait en réaction tempêté qu'il n'y aurait "jamais de paix possible". Bien que solidaire de sa soeur dans le bras de fer qu'elle avait engagée avec Laeticia, David Hallyday, lui, s'était désisté de toute action, n'aspirant qu'à une chose : en finir avec la guerre et retrouver la sérénité. Ce qu'il vient de confirmer au Figaro.
David ne reçoit rien, que ce soit patrimonialement ou financièrement
"Nous ne demandons rien et dès lors qu'il y a cet accord, nous nous désistons de toute action", avait déjà clairement signifié le conseil de l'artiste de 53 ans, Me Pierre-Jean Douvier, au moment de l'annonce d'un accord. "On n'a rien signé car on n'a rien demandé, précisait-il quelques heures plus tard. C'est Laura qui a eu ce coup de sang, David l'a suivie par solidarité. Seules comptaient pour nous la mémoire de Johnny et la protection des enfants et on les a." Cette garantie acquise, David Hallyday "vient officiellement de renoncer à la succession de son père, Jean-Philippe Smet", a révélé dans la soirée du 31 juillet 2020 Léna Lutaud : "Il n'a pas souhaité recevoir et n'a rien reçu que ce soit financièrement ou patrimonialement", ajoutait la journaliste émérite du grand quotidien, Me Douvier faisant à nouveau remarquer que "cet aboutissement est conforme aux engagements que David Hallyday avait pris puisqu'il a la garantie que ses trois soeurs [outre Laura : Jade et Joy, NDLR] sont désormais protégées et la mémoire de son père respectée". "Nous nous désistons de toute instance judiciaire, a réitéré le magistrat auprès de l'AFP quelques minutes plus tard. L'objectif de protéger ses trois soeurs est atteint et nous nous en réjouissons. David ne reçoit rien, que ce soit patrimonialement ou financièrement, et il ne demande rien. Il n'a pas reçu d'objets symboliques [contrairement à sa soeur Laura, NDLR]. Désormais la page est tournée et David regarde l'avenir avec le retour de la sérénité."
Si Me Douvier ne rentre pas dans ce degré de détail, le désistement "de toute instance judiciaire" qu'il évoque concerne de toute évidence également la procédure en cours aux Etats-Unis, où Laeticia Hallyday a demandé le transfert de biens et de droits d'auteur sur le trust qu'avait établi à son bénéfice Johnny, en 2014.
Pour autant, un point mis en exergue par Laeticia Hallyday méritait d'être discuté... et rectifié. Alors qu'elle a déclaré "avoir proposé à David les droits d'artistes interprète de l'album Sang pour Sang et du titre Cadillac", le fils du Taulier apporte un autre éclairage : "David étant déjà auteur-compositeur de cet album et de ce titre, il n'a pas souhaité recevoir les droits d'artiste interprète, a signalé son avocat au Figaro. Les droits éditoriaux appartiennent à Universal, qui ne l'a pas contacté pour un tel don." Rien, c'est rien.
Un point technique qui semble corroborer la volonté de David Hallyday de s'affranchir totalement de l'affaire de l'héritage et des tractations entre Laeticia et Laura, la première conservant notamment le patrimoine immobilier et les dettes du rockeur, et la seconde recevant une compensation financière à hauteur de 2,5 millions d'euros. Marié en secondes noces - depuis 2004 - avec Alexandra Pastor et auteur de treize albums, David souhaite "se consacrer totalement à sa famille, sa passion la musique, ses futurs projets et deux causes qui lui sont chères depuis longtemps : la protection animale et celle environnementale", a d'ailleurs souligné son représentant, sans évoquer les appels du pied de Laeticia, aussi bien pour l'exercice du droit moral sur l'oeuvre de Johnny que sur un versant familial. "J'ai écrit un message à David à propos de mes filles, qui aimeraient retrouver leur frère. Il ne m'a pas répondu", déplorait-elle dans Paris Match.
GJ