La bataille a fait rage ce vendredi 30 mars 2018 au tribunal de grande instance de Nanterre entre les avocats de Laeticia Hallyday, d'un côté, et ceux de David et Laura Smet, de l'autre, dans le bras de fer lié à la succession de Johnny Hallyday. Lors de l'audience, les juges des référés ont étudié comme prévu l'assignation des aînés du regretté chanteur qui réclament un droit de regard sur le dernier album de leur père et le gel de ses avoirs. Pour rappel, David Hallyday (51 ans) et Laura Smet (34 ans) ont été écartés du dernier testament de leur père rédigé en 2014 en vertu de la loi californienne, là où résidait le rockeur depuis plusieurs années avec son épouse Laeticia et leurs filles Jade (13 ans) et Joy (9 ans).
Après environ cinq heures d'audience, le TGI de Nanterre a annoncé qu'il rendrait sa décision le 13 avril (à 15h) dans le premier chapitre de cette affaire, comme le rapporte l'AFP. En attendant que la bataille autour de l'héritage de Johnny Hallyday soit tranchée sur le fond, les avocats de David Hallyday et Laura Smet ont tenté de convaincre la justice de l'"urgence" à geler ses avoirs et demandé un droit de regard sur l'ultime album de l'artiste, ce que leur dénie le producteur de l'artiste, Warner, et sa veuve, Laeticia.
Ce qu'a Johnny, il l'a eu avec Laeticia
Seule bénéficiaire du trust gérant la succession de son mari, Laeticia Hallyday était représentée au tribunal par son avocat Maître Amir-Aslani qui a dénoncé, selon les journalistes présents sur place, une "campagne médiatique orchestrée à l'encontre de sa cliente, traînée dans la boue", décrivant également une "femme meurtrie". Lorsque le camp adversaire relevait avec scepticisme le fait que plusieurs testaments avaient été rédigés au cours des dernières années, le représentant a défendu le choix de son client d'avoir désigné son épouse "comme sa bénéficiaire". Il a d'ailleurs demandé dès le début le rejet de la demande de David et Laura Smet car l'assignation n'avait pas été délivrée à l'adresse de sa cliente.
"Ces testaments désignent Laeticia, sa femme, sa vie, comme sa bénéficiaire. C'était la volonté de l'artiste. Pendant ces années, je n'ai jamais croisé David et Laura et je pense que c'était pareil pour Johnny. (...) On vous demande juste d'interdire les moyens de subsistance et de vie d'une femme et de ses deux enfants mineures, en l'asphyxiant, en bloquant les droits d'auteur, des revenus... L'issue de cette affaire dépend de la détermination du lieu de résidence de l'artiste. Il était résident américain. (...) Il a choisi de soumettre son testament à la loi de l'endroit où il habitait depuis 10 ans. Je ne trouve pas ça extraordinaire. (...) L'artiste n'avait rien quand il a rencontré Laeticia. Ce qu'il a, il l'a eu avec Laeticia", a ajouté Maître Amir-Aslani selon plusieurs tweets de la journaliste de France Info Margaux Duguet. L'avocat a par ailleurs expliqué qu'un trustee (mandataire du trust) serait prochainement désigné. "Normalement, dans les jours qui viennent, on aura un trustee, et vous pourrez l'assigner, c'est votre droit !", a-t-il lancé.
Le droit d'écouter ne veut pas dire le droit de regard
Dans sa plaidoirie, Maître Amir-Aslani a été jusqu'à rappeler un sujet sensible, choquant les avocats de David et Laura Smet. "Laeticia était présente pour Laura, chaque fois qu'elle a été arrêtée. La seule personne qui était là, c'est Laeticia quand Laura était à Saint-Anne", a-t-il lâché. "C'est scandaleux d'aller sur ce terrain-là", a répliqué Maître Temime, l'avocat de Laura. L'autre avocat de l'actrice, Maître Pierre-Olivier Sur, a finalement repris le fil de la conversation en répétant que la priorité pour Laura Smet était de pouvoir écouter l'album de son père "avant le grand public". "Laeticia aurait été d'accord avant cette affaire", a répondu Maître Amir-Aslani. "Le droit d'écouter ne veut pas dire droit de regard, c'est autre chose", a rectifié l'avocat de la maison Warner, qui a répété lors de l'audience avoir "totalement suivi les instructions" de Johnny Hallyday dans l'élaboration de cet album, le Taulier ayant validé avant sa mort les dix titres qui figureront sur l'opus. "L'album est-il totalement terminé ? La réponse est non", a ajouté le représentant de Warner qui a expliqué que l'artiste "souhaitait quelques petits ajouts, des notes de cordes, de violons".
A l'issue de l'audience, les avocats des deux camps se sont exprimés devant les médias. "Nous avons simplement développé un certain nombre d'arguments. La succession de Johnny Hallyday doit être appréhendée par le droit français. (...) Johnny est une part de la France, un destin français. (...) ll paraît tout à fait évident que les liens de Johnny avec la France étaient tels que c'est la loi française qui doit s'appliquer", ont annoncé les avocats de Laura Smet.
De son côté, l'avocat de Laeticia Hallyday a exprimé un acharnement. "Toute cette affaire n'a qu'un objectif, asphyxier financièrement ma cliente. Laeticia aurait accepté [de faire écouter l'album] si au lieu des recommandés et des assignations elle avait eu un coup de fil", a répété Maître Amir-Aslani.