En assistant, mercredi dernier à Grozny, à l'anniversaire de Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie, les acteurs Hilary Swank et Jean-Claude Van Damme ne pensaient certainement pas se mettre dans un tel embarras. L'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch rappelle dans un communiqué que "Ramzam Kadyrov est impliqué dans de nombreuses affaires de violation des droits de l'homme" et qu'il "était inapproprié de leur part d'avoir été payés pour faire la fête avec lui" car "cela redore son image, le légitime et salit les souffrances des innombrables victimes de ce régime".
Selon The Hollywod Reporter, les deux acteurs ont probablement reçu un chèque à six chiffres pour être présents à l'évènement. Sur scène, Van Damme a déclaré sa flamme au président tchétchène, tandis que Swank a témoigné de sa fierté d'être à Grozny, de découvrir le pays et ce que Ramzam Kadyrov essaye d'en faire. Selon la presse locale, la violoniste anglaise Vanessa Mae aurait de son côté touché un cachet de 500 000 dollars pour se produire à cet évènement. D'après le Guardian, Kevin Costner et Eva Mendes auraient refusé de se rendre à l'évènement.Dans le communiqué de Human Rights Watch, son président Thor Halvorssen est particulièrement dur avec l'actrice de Million Dollar Baby. Il insiste sur le fait que sa fondation avait écrit à Hilary Swank en septembre pour la prévenir des agissements du président tchétchène. Le représentant de l'actrice avait alors répondu qu'elle n'avait aucune intention de s'y rendre. La réponse de Human Rights Watch aujourd'hui est cinglante : "Hilary Swank a bien évidemment le droit de monnayer ses apparitions, mais ce type de vénalité doit être dénoncée, d'autant plus lorsqu'elle dit qu'elle ne le ferait pas. Aurait-elle accepté d'aller distraire Pinochet ? Al-Quaida ? Le gouvernement apartheid de Pretoria ?"
L'ONG demande expressément à Hilary Swank et Jean-Claude Van Damme de reverser leur cachet. On pense évidemment à ces stars américaines comme 50 Cent, Beyoncé, Nelly Furtado ou Mariah Carey qui avait assisté contre de gros chèques aux fêtes données par le clan Kadhafi. Elles ont chacune promis de reverser l'argent à l'Unicef et d'autres associations caritatives.
Ni Hilary Swank, ni Jean-Claude Van Damme, n'a pour l'instant répondu à l'appel de Human Rights Watch.