Le 24 octobre dernier, Jacqueline Veyrac était kidnappée en pleine rue à Nice. Riche femme d'affaires âgée de 76 ans, propriétaire d'un prestigieux hôtel cinq étoiles à Cannes mais aussi d'un restaurant renommé à Nice, la millionnaire était retrouvée vivante 48 heures plus tard.
Plus de deux semaines après ce terrible enlèvement qui a, fort heureusement, connu un dénouement positif, Le Parisien dévoile le témoignage livré par Jacqueline Veyrac à la police dans son édition du 10 novembre, après celui rapporté précedemment par le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.
La septuagénaire évoque avec précision son rapt survenu le midi, comment ses ravisseurs l'ont embarquée de force "à l'arrière d'un Renault Kangoo, sur un matelas usager et sale". Jacqueline Veyrac confie aux policiers : "Ils m'ont attaché les mains avec des serre-joints en plastique." Les yeux bandés avec du ruban adhésif, la kidnappée "ne panique pas et se concentre pour garder la tête froide", rapporte Le Parisien. Alors que la ravisseurs s'attendaient à faire face à une femme sans force, Jacqueline Veyrac se montre particulièrement vive et récalcitrante. Elle tente de retirer à plusieurs reprises ses liens que ses kidnappeurs resserrent à plusieurs reprises, "A tel point que lorsqu'elle sera délivrée ses avant-bras laisseront apparaître de profondes entailles et des plaies à vif", écrit le quotidien.
Durant les deux jours de son enlèvement, la riche femme d'affaires n'a jamais voulu coopérer : "On lui propose à manger : elle refuse. Allongée et ligotée sur son matelas répugnant, elle ne peut de toute façon pas sortir pour aller faire ses besoins puisque les deux hommes chargés de sa surveillance refusent".
C'est finalement leur absence qui a permis la libération le mercredi 26 octobre peu avant 13 heures. Jacqueline Veyrac parvient à se faire entendre lorsqu'"elle tape sur la carrosserie" et réussit surtout à se faire voir d'un promeneur en faisant tomber la couverture qui la dissimulait.
"Un courage et une persévérance hors norme"
Très rapidement prise en charge, la septuagénaire impressionne les secouristes "par sa vaillance". Son avocate, Me Sophie Jonquet l'est tout autant. "Elle a fait preuve d'un courage et d'une persévérance hors-norme. On peut même parler d'un comportement héroïque pour une femme de son âge ayant subi des conditions de séquestrations aussi dégradantes", confie la femme de loi au Parisien.
Enlevée pour histoire d'argent - le "cerveau" supposé du kidnapping prénommée Giuseppe Serena avait prévu de se servir de la rançon pour acheter le restaurant de plage niçois le Coco Beach - Jacqueline Veyrac peut être rassurée. Sept personnes ont été mises en examen et cinq écrouées à la toute fin octobre.
Olivia Maunoury