Ils sont amis depuis tant d'années. Dans un milieu de fauves où il est pourtant si difficile d'accorder sa confiance, Jean-Louis Debré et Jacques Chirac ont gardé le même lien indéfectible depuis plus de cinquante ans. L'ancien président du Conseil constitutionnel continue de rendre visite à Jacques Chirac dont l'état de santé décline progressivement. Lui qui ne "reconnaît que cinq personnes, son épouse et ses auxiliaires de vie qu'il voit tous les jours", selon un proche, reçoit tout de même régulièrement la visite de Jean-Louis Debré.
Depuis l'été 2018, Jacques Chirac ne prononcerait "quasiment plus un mot", se tenant "les yeux dans le vague, parfois fermés", relate un article du Monde, le 4 mars 2019. "Le corps va très bien. Je ne sais pas s'il me reconnaît. J'en ressors moralement épuisé, ça me fait mal de le voir comme ça, mais j'ai la faiblesse de penser que ma présence lui fait du bien. J'ai tellement d'affection pour lui, je serai là jusqu'au bout", confie Jean-Louis Debré au quotidien.
"Debré, ce n'est pas la fidélité, c'est de l'amour, c'est différent. Chirac est le père qu'il s'est choisi", commente Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac et ancien secrétaire général de l'Élysée. Un tendre attachement qui se traduit dans un documentaire, Mon Chirac, diffusé lundi 18 mars sur LCP.
Forcément, évoquer la maladie de Jacques Chirac est une chose très difficile pour Jean-Louis Debré. Dans un entretien accordé à France Bleu Nouvelle-Aquitaine, une question porte sur l'état de santé de ce "père spirituel". Gêné, l'homme politique répond : "Je ne suis pas son porte-parole... Ce que je peux dire, c'est qu'il y a des jours favorables et d'autres qui le sont moins." Quoi qu'il en soit, la sortie de ce documentaire signé par Jean-Louis Debré a dû sortir Jacques Chirac de sa routine quotidienne et le ramener un instant dans les plus belles années de sa vie politique. Ce film, "c'est une manière de lui faire un petit baiser", assure l'ancien ministre.