Jamel Debbouze en couverture du numéro du 4 avril 2012 des Inrockuptibles
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La sortie de Sur la piste du Marsupilami remet sur le devant de la scène Jamel Debbouze pour son retour au cinéma. Le comédien n'est jamais très absent des médias, mais ses déclarations sont souvent empruntes d'une réflexion profonde sur la société. En ces temps de campagne présidentielle, il arrive donc à jongler, dans Les Inrockuptibles (4 avril 2012), entre promotion, déclaration d'amitié pour Alain Chabat et engagement militant.
En tournant Le Marsupilami, Jamel Debbouze a retrouvé son ami réalisateur et acteur Alain Chabat, qui l'avait couvert d'or en lui offrant le rôle de Numérobis dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, le film aux 14 millions d'entrées. Avec humour et tendresse, il évoque ce qu'il représente pour lui : "Honnêtement, je préférais les Inconnus [aux Nuls], parce que je n'avais pas le décodeur." Puis, un peu après, il a fini par découvrir leurs sketches : "Chabat est le premier mec que j'ai entendu dire 'couilles' à la télévision." Il profite de l'interview pour revenir sur l'échec de RRRrrrr !!! et défendre Chabat : "Ça n'a pas marché parce que ce n'était pas son film, mais celui des Robin des Bois, il n'est pas parti d'une feuille blanche, alors que c'est ça, son fort. [...] Les critiques sur RRRrrrr !!! l'ont blessé. Puis, à un moment donné, il s'est lâché. Mais ce film n'a pas été facile pour lui. Il a vécu des trucs terribles. Il a d'abord perdu son père de boulot, Claude Berri, qui le suivait partout. Surtout, en plein tournage du Marsu, il a perdu son vrai père [Maurice Chabat]."
C'est cette relation exceptionnelle qui permet à Jamel et Alain d'être aussi efficaces à l'écran en tant que duo comique : "Tu remarqueras je n'ai jamais tenu le premier rôle dans un film. Pas parce que j'ai peur. D'abord, je n'ai pas été servi [rires], mais aussi parce que c'est pourri d'avoir le premier rôle, c'est pas intéressant. Les films qui nous font le plus rire, Chabat et moi, sont ceux avec des duos." L'humoriste revient aussi sur l'école Canal+, d'où lui-même vient, tout comme Chabat, l'Intouchable Omar Sy ou encore l'Artist Michel Hazanavicius : "Ce cinéma vient de Canal, mais d'une certaine façon de Nova aussi, de Jean-François Bizot. [...] J'essaie de reproduire ça au Comedy Club."
Jamel Debbouze sait faire rire, mais il ne veut pas être passif, d'où ses choix cinématographiques engagés : "Quand Rachid Bouchareb [Indigènes] arrive avec le certificat d'enregistrement militaire de ton arrière-grand-père, mobilisé dans la même section que celui de Bouajila, tu ne peux pas refuser. Si je ne m'engage pas, j'ai l'impression d'être inutile." Une remarque qui l'entraîne inexorablement sur le terrain de la politique et de l'actualité. Il s'était déjà insurgé contre la récupération politique du drame de Toulouse : "S'il s'était agi d'un néo-nazi, on aurait dit : 'C'est un marginal'. Il n'y a aucune idéologie dans ce qu'a fait ce mec, aucune. On ne tue pas des enfants pour venger d'autres enfants. C'est un fou, un cas isolé, mais il y en a de plus en plus parce qu'il y a de plus en plus de gamins frustrés par notre système."
En entendant un tel discours, difficile de ne pas le questionner sur la campagne présidentielle, lui qui dit être en campagne toute sa vie : "Mélenchon, je vois l'arnaque mais j'aime bien. [...] Je sais qu'ils vont se mettre d'accord avec François Hollande à la fin. [...] J'aimerais que Léon Blum se présente [rires]." Plus sérieux, il appelle à voter socialiste : "Votez François Hollande, directement au premier tour." Mais pas question de répondre aux sollicitations d'un candidat : "C'est à moi d'y aller, ce n'est pas à eux de m'appeler." A la différence d'Omar Sy qui ne s'était pas rendu à l'Elysée à la rencontre de Nicolas Sarkozy après le succès d'Intouchables, en raison d'un tournage, Jamel Debbouze est clair : "Je n'irai pas. Ça sera ma manière à moi de dire : Je ne suis pas d'accord avec votre politique, les mecs."
Dans Libération, l'impertinent Jamel Debbouze fait passer aussi ses messages dans un entretien léger sur ses goûts cinématographiques. A la question, si votre vie devient un biopic, qui dans votre rôle, qui derrière la caméra ?, il répond : "J'interdirai ce film. Dans mon histoire, il n'y a aucune dramaturgie. Ma vie est aussi chiante que celle de Cloclo. Quand les gens n'ont rien vécu, rien défendu, ce n'est pas la peine de le raconter. Mohammed Ali a combattu pour des idées, il est champion du monde, il dit aux flics qu'il ne va pas tuer des Vietcongs et aux gamins 'brossez-vous les dents, vous pourrez trouver du travail', ça a une résonance. Claude François, y a rien." Comme sa femme journaliste, mère de ses enfants Léon et Lila, Jamel Debbouze n'aime pas les discours convenus et ponctue ses déclarations de réflexions qui laissent rarement insensible.
En tournant Le Marsupilami, Jamel Debbouze a retrouvé son ami réalisateur et acteur Alain Chabat, qui l'avait couvert d'or en lui offrant le rôle de Numérobis dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, le film aux 14 millions d'entrées. Avec humour et tendresse, il évoque ce qu'il représente pour lui : "Honnêtement, je préférais les Inconnus [aux Nuls], parce que je n'avais pas le décodeur." Puis, un peu après, il a fini par découvrir leurs sketches : "Chabat est le premier mec que j'ai entendu dire 'couilles' à la télévision." Il profite de l'interview pour revenir sur l'échec de RRRrrrr !!! et défendre Chabat : "Ça n'a pas marché parce que ce n'était pas son film, mais celui des Robin des Bois, il n'est pas parti d'une feuille blanche, alors que c'est ça, son fort. [...] Les critiques sur RRRrrrr !!! l'ont blessé. Puis, à un moment donné, il s'est lâché. Mais ce film n'a pas été facile pour lui. Il a vécu des trucs terribles. Il a d'abord perdu son père de boulot, Claude Berri, qui le suivait partout. Surtout, en plein tournage du Marsu, il a perdu son vrai père [Maurice Chabat]."
C'est cette relation exceptionnelle qui permet à Jamel et Alain d'être aussi efficaces à l'écran en tant que duo comique : "Tu remarqueras je n'ai jamais tenu le premier rôle dans un film. Pas parce que j'ai peur. D'abord, je n'ai pas été servi [rires], mais aussi parce que c'est pourri d'avoir le premier rôle, c'est pas intéressant. Les films qui nous font le plus rire, Chabat et moi, sont ceux avec des duos." L'humoriste revient aussi sur l'école Canal+, d'où lui-même vient, tout comme Chabat, l'Intouchable Omar Sy ou encore l'Artist Michel Hazanavicius : "Ce cinéma vient de Canal, mais d'une certaine façon de Nova aussi, de Jean-François Bizot. [...] J'essaie de reproduire ça au Comedy Club."
Jamel Debbouze sait faire rire, mais il ne veut pas être passif, d'où ses choix cinématographiques engagés : "Quand Rachid Bouchareb [Indigènes] arrive avec le certificat d'enregistrement militaire de ton arrière-grand-père, mobilisé dans la même section que celui de Bouajila, tu ne peux pas refuser. Si je ne m'engage pas, j'ai l'impression d'être inutile." Une remarque qui l'entraîne inexorablement sur le terrain de la politique et de l'actualité. Il s'était déjà insurgé contre la récupération politique du drame de Toulouse : "S'il s'était agi d'un néo-nazi, on aurait dit : 'C'est un marginal'. Il n'y a aucune idéologie dans ce qu'a fait ce mec, aucune. On ne tue pas des enfants pour venger d'autres enfants. C'est un fou, un cas isolé, mais il y en a de plus en plus parce qu'il y a de plus en plus de gamins frustrés par notre système."
En entendant un tel discours, difficile de ne pas le questionner sur la campagne présidentielle, lui qui dit être en campagne toute sa vie : "Mélenchon, je vois l'arnaque mais j'aime bien. [...] Je sais qu'ils vont se mettre d'accord avec François Hollande à la fin. [...] J'aimerais que Léon Blum se présente [rires]." Plus sérieux, il appelle à voter socialiste : "Votez François Hollande, directement au premier tour." Mais pas question de répondre aux sollicitations d'un candidat : "C'est à moi d'y aller, ce n'est pas à eux de m'appeler." A la différence d'Omar Sy qui ne s'était pas rendu à l'Elysée à la rencontre de Nicolas Sarkozy après le succès d'Intouchables, en raison d'un tournage, Jamel Debbouze est clair : "Je n'irai pas. Ça sera ma manière à moi de dire : Je ne suis pas d'accord avec votre politique, les mecs."
Dans Libération, l'impertinent Jamel Debbouze fait passer aussi ses messages dans un entretien léger sur ses goûts cinématographiques. A la question, si votre vie devient un biopic, qui dans votre rôle, qui derrière la caméra ?, il répond : "J'interdirai ce film. Dans mon histoire, il n'y a aucune dramaturgie. Ma vie est aussi chiante que celle de Cloclo. Quand les gens n'ont rien vécu, rien défendu, ce n'est pas la peine de le raconter. Mohammed Ali a combattu pour des idées, il est champion du monde, il dit aux flics qu'il ne va pas tuer des Vietcongs et aux gamins 'brossez-vous les dents, vous pourrez trouver du travail', ça a une résonance. Claude François, y a rien." Comme sa femme journaliste, mère de ses enfants Léon et Lila, Jamel Debbouze n'aime pas les discours convenus et ponctue ses déclarations de réflexions qui laissent rarement insensible.