Sale temps sur l'Olympique de Marseille... Son ancien éphémère président, Jean-Claude Dassier, a été mis en examen dans le cadre des transferts douteux de l'OM, sur fond de grand banditisme. Il est le premier des cadres olympiens a être officiellement poursuivi depuis 2011. Et comme si cela ne suffisait pas, Mathieu Valbuena, aujourd'hui à Lyon, attaque son ancien club.
Une source judiciaire a confirmé à l'AFP ce jeudi 16 septembre la mise en examen de Jean-Claude Dassier, président de l'OM de 2009 à 2011, pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs et faux et usage de faux dans le cadre des transferts douteux de 14 joueurs : Lucho, Mbia, Diawara, Abriel, Niang, Azpilicueta, Rool, Morientes, Kaboré, Rémy, Gignac, Cheyrou, Ben Arfa et Heinze.
Au total, le préjudice pour l'Olympique de Marseille s'élèverait à 55,3 millions d'euros selon une information du Journal Du Dimanche, la justice soupçonnant "des versements illicites" lors de ces transferts. C'est dans ce cadre là que Jean-Claude Dassier a été auditionné mercredi par le juge d'instruction marseillais Guillaume Cotelle.
Jean-Claude Dassier s'est défendu et a rendu compte de son audition, dans un communiqué transmis à l'AFP : "Tous les contrats ont été passés dans la légalité la plus absolue, y souligne-t-il. (...) J'ai expliqué (au juge Guillaume Cotelle) que tout ce que nous avons fait pendant deux années avec mon directeur général (Antoine Veyrat) était évidemment totalement légal et vigilant (...) Si j'ai bien compris, je suis coupable - en attendant d'autres - d'avoir, parce que nous avons acheté et vendu des joueurs, signé en même temps des conventions d'agents et donc alimenter quelque part un marché où se passeraient des choses répréhensibles. Au fond, on nous reproche d'être complices d'agents de joueurs qui se comportent mal (...) A aucun moment, on ne peut nous accuser d'avoir fait des choses complaisantes, destinées à nous enrichir personnellement. Ça ne figure d'ailleurs pas dans les incriminations qui m'ont été faites."
L'affaire remonte à l'année 2011, lorsqu'une information judiciaire était ouverte pour "extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs", les enquêteurs soupçonnant des membres du grand banditisme marseillais d'avoir touché des commissions et rétrocommissions sur les transferts de certains joueurs. En janvier 2013, des perquisitions au sein de l'Olympique de Marseille avaient entraîné la saisie d'ordinateurs et documents appartenant aux dirigeants de l'OM, Vincent Labrune, actuel président et à l'époque président du conseil de surveillance, et José Anigo, ancien directeur sportif et entraîneur. Dans la foulée, les locaux de l'agent de joueurs basé à Marseille Jean-Claude Barresi avaient également fait l'objet d'une perquisition.
Puis en novembre 2014, Marseille se réveillait avec la gueule de bois lorsqu'une dizaine de dirigeants et intermédiaires de l'OM étaient interpellés et placés en garde à vue puis relâchés sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux. On comptait parmi eux Vincent Labrune, alors président du club, et ses prédécesseurs Pape Diouf et Jean-Claude Dassier. En janvier 2015, une seconde vague d'auditions avait conduit José Anigo en garde à vue, ainsi que les agents Christophe Hutteau et Karim Aklil, ou l'intermédiaire et ancien joueur Patrick Blondeau, qui tous étaient ressortis sans être inquiétés.
Et l'OM n'en a pas terminé avec la justice. Son ancien joueur Mathieu Valbuena, revenu en France à Lyon après avoir été transféré il y a un an par le club olympien au Dynamo de Moscou, a saisi le juge des référés de Marseille pour demander que l'OM lui verse 568 800 euros suite à un litige avec son agent, Christophe Hutteau.
Selon Mathieu Valbuena, cette somme qu'il a réglée fin mai à son ancien agent pour l'indemniser de la rupture du contrat aurait dû être payée par l'OM. Ce que nie le club, qui assure n'avoir jamais pris d'engagement en ce sens.
L'avocate du joueur, Me Hedi Verdet, a fait valoir un "engagement oral" de Vincent Labrune à verser cette indemnité, pris au moment du transfert du joueur au Dynamo de Moscou, révèle l'AFP. Elle a également évoqué un SMS du président du club marseillais plus que sibyllin puisqu'il ne comporte que deux lettres, "OK", en réponse à des SMS de l'avocat du joueur en charge de son transfert à Moscou. Quant à la défense de l'OM, elle indique qu'un protocole entre les trois parties avait été signé, selon lequel le club s'engageait à payer ces 568 800 euros à Christophe Hutteau si le transfert de Mathieu Valbuena était réalisé avant le 30 juin 2014. Or le transfert pour le Dynamo de Moscou n'a eu lieu que début août, rendant de fait le protocole caduc.
Christophe Hutteau, qui avait obtenu de la justice que Mathieu Valbuena règle la somme, avait fini par faire saisir les comptes et les voitures de luxe du joueur, qui refusait de payer.
Le verdict sera rendu le 7 octobre prochain...