Une femme bouleversée, un papa révolté, et un public endeuillé... Personne n'est resté indifférent à la tragique disparition de Jean-Luc Delarue, le 23 août dernier. A l'heure où certains tentent de faire le chemin de l'acceptation, une inévitable bataille à l'héritage va se jouer en coulisses... et les choses vont forcément s'envenimer entre ce qu'on appelle "la famille de sang" (composée de son fils Jean, son père Jean-Claude, la mère de Jean-Luc, et ses frères) et sa famille "affective", avec sa toute nouvelle épouse Anissa et son ami Arnaud Gachy.
Beau scoop pour le Journal du dimanche qui ne publie pas à proprement parler le testament de l'ex-animateur et producteur à succès, dans son édition datée du 30 septembre, mais en retranscrit les grandes lignes et en révèle le contenu. Pour certains, c'est surprenant, pour d'autres, c'est à l'image des rapports que Jean-Luc Delarue entretenait avec eux : ses parents ne figurent nulle part dans ce testament.
Avec des biens estimés à une trentaine de millions d'euros, les deux principaux bénéficiaires de la gigantesque fortune accumulée par le fondateur et big boss de Réservoir Prod ne sont autres que son épouse, Anissa Delarue (née Khelifi), et son fils Jean Delarue, 6 ans, né de son union avec Elisabeth Bost.
Le présentateur de Ça se discute écrit à la main en date du 16 février 2012, 6 mois avant sa mort : "Ceci est mon testament, qui révoque toutes dispositions antérieures... Je, soussigné Jean-Luc Pierre Olivier Delarue, né à Paris le 24 juin 1964...". Sur trois pages, ce génie de la télévision distribue les parts inégales d'un gâteau généreux. Il faut remarquer qu'il commence à léguer tout ce qui représente une vraie valeur à sa compagne d'alors, devenue depuis son épouse, Anissa Khelifi.
Il lui lègue tous ses biens immobiliers et les droits qui en découlent. Un appartement de 370 m² rue Bonaparte, à Paris, une propriété à Belle-Île, et les terrains qui l'entourent sur la commune de Sauzon, où leur mariage a eu lieu. Ces deux importants biens immobiliers sont légués à son épouse, qu'il rencontrait début 2011. Son fils Jean n'hérite d'aucun d'entre eux. La femme de sa vie devient également la propriétaire "des meubles et objets immobiliers garnissant les dits biens" - une précision d'importance que soulève le JDD -, ainsi que "la pleine propriété, parts sociales et comptes courants des deux sociétés, L'Atelier de Belle-Ile et Happy Hour". Un paragraphe spécifique est réservé aux "oeuvres d'art lui appartenant" : là encore, il lègue à Anissa sa collection d'arts premiers, dont la liste précise a été remise à son ami Arnaud Gachy, ainsi que deux importantes oeuvres d'art de sa collection personnelle.
Tout le reste des biens de Jean-Luc sont légués à son fils, Jean. Parmi les pièces majeures de cette succession, dont Jean pourra profiter à sa majorité : la société Réservoir Prod, mastodonte de la production audiovisuelle, et d'autres oeuvres d'art. Là encore, le tuteur légal de son fils, jusqu'à sa majorité, et responsable de la gestion de ses biens, est désigné par Jean-Luc Delarue comme son fidèle ami Arnaud Gachy. Elisabeth Bost, mère de l'enfant, ne dispose d'aucun droit sur les biens détenus par son fils jusqu'à sa majorité : un paragraphe plus qu'explicite le précise... l'écartant même totalement !
Outre ce texte, un codicille daté du 3 juillet 2012 (8 semaines avant sa mort) a été ajouté, toujours écrit à la main, mais "d'une écriture moins assurée" décrit le JDD. Ce codicille réclame bien que son épouse Anissa, "reçoive le maximum en pleine propriété prévue par la loi".
Comme le précise le JDD, les parents de Jean-Luc Delarue sont les grands oubliés de ce testament. On se souvient de la douleur du père, Jean-Claude Delarue, d'avoir été complètement exclu des obsèques de son propre fils, et des soupçons qu'il porte sur son entourage d'avoir empêché Jean-Luc d'entrer en contact avec lui. Cette absence de mention à ses parents sonne, on l'imagine, comme un coup de grâce. Néanmoins, les parents ne sont pas supposés hériter de leurs enfants, a fortiori quand le défunt est lui-même déjà papa.
Légalement, un héritier direct ne peut pas toucher moins de 50% du patrimoine global d'un défunt. Les notaires devront donc se pencher sur un partage équitable respectant au mieux les volontés de Jean-Luc. Un travail fastidieux car certains biens, comme la société Réservoir Prod, devront être estimés à leur plus juste prix. Un juge des tutelles devra s'assurer du partage équitable proposé par les notaires, et veiller à ce que le gestionnaire désigné, Arnaud Gachy, assure sa mission avec sérieux.
A la lecture de ce testament, force est de remarquer que tout ce qui est négociable maintenant (propriétés, oeuvre d'art etc...) revient à la jeune veuve et tout ce qui a une valeur "relative" et à définir revient à l'enfant mineur. Une guerre de succession va avoir lieu... c'est une évidence.
Joachim Ohnona